En 2015, Essilor a fait état d'un bénéfice net part du groupe de 757 millions d'euros en croissance de 17,9% (642 millions d'euros en 2014). Le bénéfice net par action est ressorti à 3,57 euros contre 3,05 euros l'an passé. Le résultat opérationnel a atteint 1,18 milliards d'euros en hausse de 19,6%. Le spécialiste des verres corrections a enregistré un chiffre d'affaires de 6,72 milliards d'euros en progression de 18,4%, en base homogène, il est en hausse de 4,6% tirée par une division verres et matériel robuste (+4,8%) et une performance record de la division Sunglasses & Readers (+7,3%).

L'effet de change global (+ 9,9 %) reflète une forte appréciation des principales monnaies de facturation du groupe face à l'euro, principalement le dollar américain, à l'exception du real brésilien.

De plus, la contribution de l'activité a atteint son plus haut niveau historique à 1,263 milliards d'euros (+ 19,4 %) et le taux de contribution progresse de 20 points de base à 18,8 % du chiffre d'affaires. Cette croissance illustre la capacité du groupe à tirer parti de son levier opérationnel et des synergies avec les sociétés acquises pour financer ses dépenses marketing additionnelles et compenser la dilution des acquisitions organiques.

Par ailleurs, le Conseil d'administration proposera à l'Assemblée générale du 11 mai 2016 la distribution d'un dividende de 1,11 euro par action, en hausse de 8,8 % par rapport à l'an passé, marquant ainsi sa confiance dans les perspectives du groupe. Il sera proposé aux actionnaires un paiement du dividende en numéraire ou en actions. La mise en paiement de ce dividende (ou l'émission des actions) interviendra le 8 juin 2016.

En 2016, Essilor vise une croissance du chiffre d'affaires hors effet de change supérieure à 8 %, dont une croissance en base homogène autour de 5 %. Hors nouvelles acquisitions stratégiques, le groupe prévoit une contribution de l'activité supérieure ou égale à 18,8 % du chiffre d'affaires.

A moyen terme, et dans la perspective des objectifs 2018, l'élargissement du champ d'activité du groupe et son rapprochement avec le consommateur devraient continuer à se traduire par une accélération de la croissance organique du chiffre d'affaires (supérieure à 6 % en 2018) et par une hausse de la rentabilité.


AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Leader mondial des verres ophtalmiques avec près de 45 % du marché, soit plus d’1 milliard de Terriens équipés (marques Varilux, Crizal, Nikon…), également positionné dans les équipements de laboratoire (marque Satisloh, 3 % du chiffre d’affaires) et les lunettes prémontées et solaires (avec GFX, 9 % des ventes) ;
- Bonne répartition géographique entre l’Amérique du Nord (35 %), l’Europe (31 %), l’Amérique latine (7 %) et le reste du monde ;
- Marché très porteur : vieillissement de la population dans les pays développés et croissance des classes moyennes dans les pays émergents ;
- Leadership acquis principalement grâce à un rythme soutenu d'innovations (30 % du CA réalisé avec des produits de moins de 3 ans) et d’acquisitions qui relègue les concurrents au rang de « suiveurs » ;
- Capacité du groupe à maintenir ses marges, y compris dans les périodes de ralentissement économique et de forte concurrence ;
- Deux nouveaux piliers stratégiques : d’une part les lunettes pré-montées ou « readers » et les lunettes solaires, d’autre part la protection oculaire contre la lumière bleue des smartphones ou tablettes, qui élargit le marché ;
- Développement dans les émergents par « maillage » au travers de partenariats et d’acquisition, avec un objectif de 25 % de chiffre d’affaires pour 2015 ;
- Succès du marketing numérique, auquel sont consacrés 200 M€ d’investissements en 2015 ;
- Compétitivité renforcée par le recul de l’euro contre le dollar et le real brésilien ;
- Structure financière extrêmement solide avec un cash-flow supérieur à 10 % du chiffre d'affaires.

Les points faibles de la valeur
- Montée de la concurrence de la chirurgie ophtalmologique et des lentilles de contact, d’où un ralentissement de la croissance des ventes depuis six ans ;
- Apparition sur le marché de producteurs asiatiques aux produits moins chers ;
- Impact sur les ventes de la diminution des remboursements de lunettes par la Sécurité sociale dans les pays de l’OCDE ;
- Valeur à ses plus hauts historiques d'où un faible rendement (inférieur à 2%) et une rareté des points d’entrée.

Comment suivre la valeur
- Valeur de croissance défensive (achat de lunettes pouvant être reporté mais pas annulé) apparentée au marché de la santé ;
- Plan stratégique 2018 : croissance organique supérieure à 6 %, part des marchés émergents dans les ventes supérieures à 30 % et hausse des marges ;
- Acquisitions attendues en 2015 pour un montant de 1 Md€ au moins, notamment en Chine, 2ème marché du groupe avec une croissance organique annuelle de 20 à 25 % ;
- Réalisation de l’objectif 2O15 d’une nouvelle année de forte croissance du chiffre d’affaires –entre 8 et 11 %- et de la rentabilité opérationnelle – avec une marge de 18,9 % ;
- Groupe théoriquement opéable mais très valorisé en Bourse et hostilité à attendre du personnel, premier actionnaire avec 8,3 % du capital et 14,3 % des droits de vote.

Biens de consommation
Selon l'agence de notation Standard & Poor's, les intervenants du secteur bénéficient d'un environnement plus favorable, alors que le contexte économique s'améliore en Europe et demeure porteur dans les pays émergents. L'agence de notation prévoit des perspectives stables pour les multinationales de la grande consommation, qui sont résilientes. Les entreprises sont soumises à des mutations rapides, notamment à l'essor des ventes sur internet. L'Oréal a ainsi franchi la barre du milliard de chiffre d'affaires en ligne, sur des ventes totales de 20 milliards d'euros. Dans les produits d'entretien, les géants Johnson, Procter, Henkel, Reckitt Benckiser ont une part de marché si importante chacun dans leur créneau, que leurs perspectives sont très favorables. Ils savent innover et mettre en avant des produits qui permettent de dégager des marges solides.