Guy Wyser-Pratte a lancé une offensive fin mars pour se faire élire au conseil de surveillance du conglomérat français et changer le statut de société en commandite qui assure le contrôle du groupe à Arnaud Lagardère.

"Je suis satisfait d'avoir reçu le soutien de RiskMetrics, une voix indépendante et respectée et un leader de la mise en application des standards de bonne gouvernance", a-t-il déclaré dans un communiqué.

De nombreux investisseurs institutionnels suivent systématiquement les recommandations de ces sociétés de conseil lors des assemblées générales des entreprises dans lesquelles ils investissent.

Pour RiskMetrics, la présence de Guy Wyser-Pratte au conseil de surveillance de Lagardère est souhaitable.

"Nous concluons que la présence des dissidents au conseil serait sans doute bénéfique", a ainsi jugé RyskMetrics dans une note transmise à ses clients.

Arnaud Lagardère a pour sa part indiqué lundi dans un communiqué qu'il mettrait un veto à la résolution qui vise à limiter ses pouvoirs en tant qu'associé commandité.

"La gérance précise que conformément aux statuts de la société, cette résolution ne sera, en tout état de cause, pas adoptée", a déclaré le groupe dans un communiqué.

Les associés commandités sont Arnaud Lagardère, gérant commandité, et la société Arco qu'il dirige.

La gérance est composée de Philippe Camus - également président non exécutif d'Alcatel Lucent et de Pierre Leroy, secrétaire général du groupe Lagardère, qui ont été rejoints en mars par le directeur de la communication Thierry Funck-Brentano et le directeur financier Dominique D'Hinnin.

La décision d'Arnaud Lagardère de rejeter la résolution a été critiquée par les conseils de Guy Wiser-Pratte.

"Cela démontre le pouvoir dictatorial de censure de M. Lagardère aujourd'hui. On n'est pas en démocratie actionnariale, on est en dictature de M. Lagardère", a déclaré à Reuters Eric Bernard, l'avocat de Guy Wyser-Pratte.

Pour faire voter sa deuxième résolution, qui demande sa nomination au conseil de surveillance du groupe, Guy Wyser-Pratte devra prouver d'ici le 24 avril qu'il détient 0,53% de Lagardère, le seuil minimum requis.

Cyril Altmeyer, Julien Ponthus et Leila Abboud, édité par Dominique Rodriguez