Milan (awp/afp) - Le géant italien de l'aéronautique et de la défense Leonardo a subi une chute de son bénéfice net au premier semestre, mais engrangé de fortes commandes sur fond de regain de tensions géopolitiques dans le monde.

Le bénéfice net a reculé de 22,1% à 208 millions d'euros, a indiqué le groupe vendredi dans un communiqué. Une tendance qui a aussi marqué le deuxième trimestre, avec une baisse de 25% à 168 millions d'euros du résultat net.

Les nouvelles commandes de Leonardo ont grimpé de 18,9% à 8,69 milliards d'euros, grâce notamment à "l'excellente performance" de la branche hélicoptères, relève le groupe. Les commandes d'hélicoptères ont bondi de 29%.

Le portefeuille de commandes a atteint un record fin juin, avec 39,12 milliards d'euros, garantissant à Leonardo l'équivalent de plus de deux ans et demi de production.

L'industrie de l'armement a vu ses commandes s'envoler en raison de la hausse des budgets de défense en Europe, dans la foulée de l'invasion de l'Ukraine par la Russie en février 2022.

Le chiffre d'affaires de Leonardo a augmenté de 4,8% à 6,89 milliards d'euros, grâce notamment à la nette reprise du secteur aérostructures qui a vu ses recettes grimper de 40%.

Détenu à hauteur de 30,2% par l'État italien, Leonardo a vu sa dette nette baisser de 24% à 3,64 milliards d'euros au premier semestre.

Le groupe a confirmé ses objectifs pour 2023, à savoir des commandes d'environ 17 milliards d'euros et un chiffre d'affaires de l'ordre de 15 à 15,6 milliards d'euros. La dette devrait se réduire à 2,6 milliards d'euros.

"Le semestre montre une nette amélioration des commandes, du chiffre d'affaires, du flux de trésorerie et de la dette", a commenté son nouveau PDG Roberto Cingolani. "L'entreprise s'avère solide et les résultats sont prometteurs", a-t-il ajouté.

Ce sont les premiers résultats présentés par M. Cingolani, l'ancien ministre de la Transition écologique du précédent gouvernement de Mario Draghi, qui a pris en mai la relève d'Alessandro Profumo, à la tête de Leonardo depuis 2017.

Le gouvernement de Giorgia Meloni l'avait désigné en avril PDG de Leonardo, dont il a été le responsable de la technologie et l'innovation de 2019 à 2021.

Ce physicien âgé de 61 ans et adepte de l'énergie nucléaire avait accepté après la démission de M. Draghi de devenir le conseiller pour l'énergie de Mme Meloni et de seconder son successeur Gilberto Pichetto Fratin.

Leonardo (ex-Finmeccanica) est l'un des principaux groupes internationaux dans le domaine de l'armement et de l'aéronautique et fabrique notamment hélicoptères, avions militaires et aérostructures.

afp/rp