PARIS (Agefi-Dow Jones)--Le groupe publicitaire Publicis a annoncé jeudi anticiper un rebond de son taux de marge opérationnelle au second semestre, après avoir limité la baisse de cet indicateur entre janvier et juin dans un contexte de crise sanitaire mondiale.

"Le taux de marge opérationnelle du second semestre sera supérieur à celui du premier semestre, tout en prenant en compte l'impact défavorable de certains facteurs : certaines charges opérationnelles seront en hausse au fur et à mesure de la réouverture des pays, et par ailleurs le groupe continuera d'investir dans son modèle", a commenté Publicis dans son communiqué.

En mars, Publicis avait suspendu ses objectifs financiers pour l'exercice 2020, en raison des incertitudes liées à la propagation du Covid-19 à l'échelle planétaire. "Le plein impact de la crise actuelle sur l'économie reste à ce stade largement inconnu", a indiqué le groupe jeudi, qui se dit "déterminé à limiter l'impact des coupes budgétaires de ses clients, à accélérer le déploiement de sa nouvelle offre tout en continuant à adapter sa base de coûts à l'évolution du revenu".

Le point bas a probablement été atteint

Ces perspectives ont été présentées à l'occasion de la publication de résultats supérieurs aux attentes des analystes au titre du premier semestre de cette année. Entre janvier et juin, le revenu net de Publicis s'est établi à 4,77 milliards d'euros, en hausse de 9,7% en données publiées mais en repli de 8% en données organiques, c'est-à-dire à périmètre et taux de change constants.

"Le groupe a été impacté par la pandémie de Covid-19 à partir du mois de mars, avec une détérioration de la croissance organique au deuxième trimestre à la suite des mesures de confinement mises en place par les gouvernements dans différentes zones géographiques", a expliqué Publicis.

Toujours en données organiques, le chiffre d'affaires a chuté de 13% au deuxième trimestre, après avoir reculé de 2,9% au premier. "En ce qui concerne l'évolution du revenu net, le deuxième trimestre pourrait être le point bas, mais il est prématuré de dire si le second semestre sera meilleur ou pire que le premier, considérant que certains pays se rétabliront plus vite que d'autres, et que les clients réagiront différemment", a précisé le publicitaire.

Dans la région Amérique du Nord, le revenu net a plié de 3,6% sur une base organique au premier semestre, à 3,01 milliards d'euros. Sur la période, "le revenu net a subi une baisse limitée de 3,3% aux Etats-Unis, dont un recul de 6,8% au deuxième trimestre, alors que les dépenses publicitaires ont baissé de 18% dans cette zone entre avril et juin", a déclaré Arthur Sadoun, le président du directoire de Publicis, lors d'une conférence avec des journalistes.

En Europe, le revenu net a diminué de 16,5%, à 1,09 milliard d'euros, et cet indicateur a reculé de 3,9% en Asie, à 434 millions d'euros.

La rentabilité s'effrite, mais moins que prévu

Publicis a par ailleurs subi une légère détérioration de son taux de marge opérationnelle, qui s'est établi à 13% au premier semestre, contre 14,1% un an plus tôt. Cette détérioration de la rentabilité résulte de la nette contraction du revenu net, partiellement compensée par une réduction de 6,4% de la base de coûts.

Le groupe a également fait état d'un bénéfice net courant par action de 1,75 euro, en baisse de 11,6% à taux de change constants et hors coûts de transaction d'Epsilon. Le flux de trésorerie disponible, avant variation du besoin en fonds de roulement, s'est établi à 495 millions d'euros contre 491 millions au premier semestre 2019.

Selon un consensus fourni par la société et réalisé auprès de dix-huit analystes, le revenu net du premier semestre était attendu à 4,67 milliards d'euros, pour un taux de marge opérationnelle de 9,8%.

Au niveau du bilan, l'endettement net s'établissait à 3,22 milliards d'euros au 30 juin 2020, à comparer à une dette nette de 2,71 milliards d'euros au 31 décembre 2019. La dette nette moyenne constatée au premier semestre de cette année s'élève à 3,68 milliards d'euros, contre une dette nette de 550 millions d'euros un an plus tôt. Cette progression est principalement le fait de l'acquisition d'Epsilon, finalisée en juillet 2019 pour un montant de 4,5 milliards de dollars.

Pour protéger ses équilibres financiers des répercussions de la crise sanitaire du coronavirus, Publicis a lancé en avril un plan d'économies de coûts portant sur un montant de 500 millions d'euros à réaliser cette année, en plus de l'économie de 250 millions d'euros réalisée grâce à la réduction du dividende qui sera versé en septembre, au titre de 2019. "L'impact du plan de réduction de coûts annoncé en avril a été de 286 millions d'euros au premier semestre", a annoncé Publicis.

-Dimitri Delmond, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 31; ddelmond@agefi.fr ed: VLV

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