Paris (awp/afp) - La faiblesse persistante du trafic aérien et les cadences de production réduites des avionneurs en raison de la crise sanitaire ont continué de peser sur le chiffre d'affaires de Safran, en baisse de 37,9% au premier trimestre.

Ses revenus se sont établis à 3,3 milliards d'euros (3,6 milliards de francs suisses), contre 5,4 milliards sur les trois premiers mois de 2020, a annoncé vendredi le motoriste et équipementier aéronautique. L'impact de l'épidémie de Covid-19 n'avait commencé à se faire sentir qu'en mars.

"La faiblesse du chiffre d'affaires du premier trimestre reflète, au-delà de la base de comparaison, la détérioration du trafic aérien en janvier et février, bien que celui-ci ait montré des signes d'amélioration au mois de mars", essentiellement en Chine et aux Etats-Unis, observe le directeur général de Safran Olivier Andriès, cité dans le communiqué.

Mais avec un trafic aérien qui reste anémié en Europe et dans le reste de l'Asie-Pacifique, "des incertitudes subsistent sur la reprise attendue des capacités court et moyen-courriers à partir du deuxième trimestre", prévient Safran.

"Malgré un premier trimestre difficile, comme prévu, et des incertitudes qui perdurent quant au calendrier de la reprise, nous confirmons nos objectifs pour l'année 2021", a affirmé M. Andriès à quelques journalistes.

Ces prévisions tablent notamment sur "un profil d'activité et de profitabilité plus fort en fin d'année" et sur une baisse du chiffre d'affaires ajusté de "2 à 4%", hors effets de changes et de périmètre.

Les activités de propulsion, qui fournissent près de la moitié des revenus du groupe, ont reculé de 37,5%, à 1,56 milliard d'euros. Safran a livré 188 moteurs Leap, qui équipent plus de 60% des Airbus A320neo et la totalité des Boeing 737 MAX, contre 272 l'an passé.

Les services pour moteurs civils, très rémunérateurs, ont chuté de 53,4% en dollars: les avions volant moins, les compagnies ont moins besoin de pièces de rechange et de services.

Safran met en garde contre un "risque de retard de la reprise des activités pour moteurs civils", mais "globalement, nous prévoyons une augmentation de nos activités d'après-vente pour les moteurs civils à partir du deuxième trimestre", selon Olivier Andriès.

La division Equipements aéronautiques, défense et aérosystèmes a vu ses revenus se replier d'un tiers, en dépit d'une hausse de 10% du chiffre d'affaires des activités de défense. Celle des Intérieurs d'avion (sièges, cabines, divertissements à bord) plonge de 54,9%.

Le groupe, qui employait 79.000 personnes dans le monde fin 2020, dont 44.000 en France, a encore réduit ses effectifs de plus de 2.000 personnes, en comptant les intérimaires, au premier trimestre. "Nous allons poursuivre nos efforts d'adaptation et notamment l'optimisation de notre empreinte industrielle", notamment en Amérique du Nord, a affirmé Olivier Andriès. "On n'est pas encore au bout de ces efforts".

Le recours à l'activité partielle est en revanche en baisse, reflétant le travail de préparation à la remontée en cadence de la production prévue par les avionneurs à partir du second semestre. Elle concernait 8% des salariés au niveau mondial, 9% en France, contre près d'un quart entre avril et décembre 2020.

afp/jh