Zurich (awp) - Tirant profit d'une reprise de la demande et d'effets saisonniers au 2e semestre 2020, SFS est parvenu l'an dernier à limiter le repli de ses revenus bruts, ceux-ci se contractant de 4,3% au regard de 2019 à 1,7 milliard de francs suisses. Côté rentabilité, le fabricant st-gallois de systèmes de fixation vise un résultat opérationnel Ebit de 227 millions, soit en baisse de 5%.

La marge Ebit pour l'exercice 2020 est pour sa part attendue à 13,3%, a précisé vendredi l'entreprise établie à Heerbrugg. SFS attribue l'amélioration de la rentabilité à une utilisation accrue des capacités de production, notamment. L'augmentation des ventes est en grande partie due à la reprise du segment des composants, Engineered Components.

La performance en matière de ventes s'est révélée supérieures aux propres attentes de SFS, tout comme à celles des analystes sondés par AWP. Ces derniers, qui n'ont pas manqué d'afficher une certaine surprise quant aux chiffres dévoilés, anticipaient des revenus moyens de 1,66 milliard de francs suisses.

Les investisseurs ont ainsi réservé un accueil favorable à ces premiers résultats. Vers 10h00 à la Bourse suisse, le titre SFS progressait tout de même de 0,8% à 112,60, alors que dans le même temps l'indice élargi SPI chutait de 1,1%.

Au cours du second semestre, SFS a observé une reprise de la dynamique en particulier sur les marchés liés à l'industrie automobile, mais aussi dans le secteur électrique. En revanche, la situation dans le domaine de la construction aéronautique est resté difficile.

La division Engineered Components, qui contribue à plus de la moitié des ventes du groupe, a enregistré un bond de ses recettes de plus de 36% au cours du second semestre. Sur l'ensemble de l'année, le tassement s'est limité à 6,1%, dont 4,7% en raison d'effets de change négatifs.

Le segment des systèmes de fixation, qui avait lui moins souffert des mesures de semi-confinement au premier semestre, a été marginalement affecté par la baisse de la demande. Sur l'ensemble de 2020, les ventes ont diminué de 1,7%.

L'activité Distribution & Logistique a bénéficié d'une forte demande de la part des secteurs des matériaux de construction et des équipements de protection individuelle. Cela a compensé le développement plus faible des affaires avec les clients de l'industrie manufacturière. Dans l'ensemble, les ventes ont diminué de 2,8% par rapport à l'année précédente.

En termes de régions, l'Europe s'est distinguée en matière de repli des ventes, celles-ci y chutant de 13%. L'Asie, en revanche, a connu une croissance de 7%, alors que les Amériques ont légèrement augmenté. En Suisse, le tassement des revenus s'est fixé à 4%.

Dans leurs commentaires, les analystes n'ont pas feint leur surprise, d'autant plus que SFS n'avait que tardivement, soit en novembre, relevé ses attentes, et que ces dernières ont même été dépassées. A la banque Vontobel, Bernd Pohmrehn, se dit particulièrement impressionné par l'Ebit anticipé par la société st-galloise. Selon l'expert, SFS est bien placé pour continuer à croître plus vite que le marché en 2021.

Sur la base de ces premiers indicateurs, la Banque cantonale de Zurich (ZKB) envisage un relèvement de près de 10% de ses estimations de bénéfice pour 2020. Toutefois, l'analyste Armin Rechberger invite à la prudence en ce qui concerne la marge Ebit étonnamment élevée.

De l'avis de M. Rechberger, la forte rentabilité pourrait aussi refléter l'adoption de mesures de chômage partiel ainsi que les réductions de salaires de la direction. La réduction des coûts liés aux voyages et présentations aux foires commerciales devrait aussi avoir influé sur la performance. Il faudra en tenir compte dans la suite des opérations.

A ce sujet, SFS ne fournit pas pour l'heure de prévisions pour l'exercice en cours. L'entreprise les dévoilera en parallèle à sa performance détaillée de 2020, le 5 mars prochain.

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