Paris (awp/afp) - Les marchés digéraient jeudi les chiffres de l'inflation américaine au plus haut depuis 40 ans, tout en attendant le coup d'envoi de la saison des résultats d'entreprises du quatrième trimestre.

Après deux rebonds consécutifs, les indices européens marquaient une pause à Paris (-0,55%), Francfort (-0,16%), Londres (-0,21%) et Milan (+0,01%) vers 10h13.

Les places asiatiques ont fini principalement en baisse. Au Japon, l'indice vedette Nikkei a lâché 0,96% alors que les cas quotidiens de Covid-19 accélèrent dans l'archipel. La Bourse de Shanghai a perdu 1,2% tandis que Hong Kong a grappillé 0,11%.

Les marchés ont gardé leur sang froid mercredi malgré l'annonce d'une inflation à son plus haut niveau en près de 40 ans.

"Les récentes données sur l'inflation sont une confirmation, et ne devraient donc pas avoir une grande influence sur les échanges", commente Andreas Lipkow, pour Comdirect.

Aux États-Unis, les prix à la consommation ont, conformément aux attentes, grimpé de 7% sur l'année 2021, enregistrant leur plus forte hausse depuis juin 1982.

Mais sur le seul mois de décembre, l'inflation a ralenti par rapport à novembre, à 0,5% contre 0,8% notamment car l'augmentation des prix de l'énergie a ralenti pour la première fois depuis avril.

"La réaction d'hier sur les marchés pourrait faire naître l'espoir que les pressions inflationnistes mondiales commencent à diminuer", note Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.

"Cela peut sembler un peu prématuré sur la base d'un seule donnée mensuelle mais les prix américains à la production industrielle pour décembre dans l'après-midi pourraient offrir un argument supplémentaire si nous observons une tendance similaire", note-t-il.

Dans une allocution publiée mercredi soir en vue de son audition devant le Sénat américain dans le cadre de sa nomination à la vice-présidence de la banque centrale américaine (Fed), Lael Brainard, a affirmé que le contrôle de l'inflation était "la tâche la plus importante" de l'institution.

La Fed s'est engagée à déployer tous les moyens pour juguler l'inflation en réduisant ses achats d'actifs puis en remontant ses taux directeurs avec l'intention de diminuer la taille de son bilan.

Le consensus s'attend à un relèvement de taux en mars prochain, le premier depuis décembre 2018.

En plus de la thématique de la politique monétaire, les investisseurs seront bientôt accaparés par les résultats du quatrième trimestre qui devraient révéler les effets du variant Omicron sur l'activité des entreprises.

Les banques américaines ouvrent le bal dès vendredi et les publications vont s'enchaîner jusqu'en février.

L'habillement pénalise la cote londonienne

La place britannique était notamment pénalisée par le secteur de l'habillement, Next reculant de 3,75% à 7.702 pence tandis que JD Sports Fashion perdait 1,84% à 207,60 pence.

Marks and Spencer dévisse

La chaîne britannique de magasins Marks and Spencer, dévissait de 5,66% à 238,67 pence jeudi en dépit de l'annonce d'une "performance solide" pour Noël portée par le rebond de l'habillement et de ventes alimentaires record pour la période festive. Cette annonce est "tempérée par la hausse minime des prévisions de bénéfices" pour l'année entière, explique Laura Hoy, analyste de Hargreaves Lansdown.

Force des semi-conducteurs

A Francfort, Infineon gagnait 1,33% à 39,66 euros. A Paris, STMicroelectronics +1,92% à 43,43 euros et Soitec +4,42% à 217,20 euros vers 09H30 GMT.

Du côté du pétrole, de l'euro et du bitcoin

Les cours du pétrole, qui avait grimpé mercredi grâce à la forte baisse des stocks américains de brut, au point de s'approcher des records sur plusieurs années établis en octobre dernier, se stabilisaient jeudi matin.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars, contrat le plus échangé à Londres, prenait 0,12% à 84,77 dollars.

Il était monté jusqu'à 85,21 dollars mercredi en séance, non loin des 86,70 dollars atteints le 25 octobre dernier, qui constituaient un sommet depuis 2018.

Quant au baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en février, il faisait du surplace (+0,04% à 82,68 dollars) après s'être envolé jusqu'à 83,10 dollars la veille.

L'euro évoluait au-dessus de 1,14 dollar seuil qu'il avait dépassé mercredi pour la première fois depuis novembre. Il gagnait 0,18% à 1,1464 dollars vers 09h00.

Le bitcoin avançait au même rythme (+0,18%) à 43'875 dollars.

afp/jh