Zurich (awp) - La Bourse de Zurich a encore perdu du terrain jeudi, dans le sillage de la décision de la Banque nationale suisse (BNS) de relever à nouveau son taux de 0,5 point de base à 1,5%. Le SMI a évolué autour de la barre des 10'700 points et a terminé au-dessus de ce niveau.

A New York, Wall Street gagnait du terrain en matinée, alors que les investisseurs digéraient les décisions annoncées la veille par la Réserve fédérale américaine.

La Fed a relevé les taux d'intérêt d'un quart de point de pourcentage seulement et signalé qu'elle n'envisageait plus qu'une seule autre hausse de cet ordre à court terme, ce qui a rasséréné les marchés.

Son patron Jerome Powell a souligné que la récente crise bancaire avait durci les conditions financières et agi comme une autre hausse des taux, voire davantage.

En Suisse, la BNS ne s'est pas écartée de son objectif de lutter contre une inflation toujours élevée, malgré les tensions pesant sur le secteur bancaire notamment depuis le rachat de Credit Suisse par sa rivale UBS.

L'institut d'émission a augmenté de 50 points de base son taux directeur pour le porter à 1,5%, effectuant un quatrième resserrement monétaire depuis juin 2022 et "n'exclut pas que d'autres relèvements de taux soient nécessaires pour assurer la stabilité des prix à moyen terme".

Le SMI a terminé en recul de 0,59% à 10'718,54 points, avec un plus bas à 10'653,96 et un plus haut à 10'729,21 points à l'ouverture. Le SLI a abandonné 0,47% à 1701,56 points et le SPI 0,37% à 14'070,16 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 17 ont reculé, 12 avancé et Alcon est resté à l'équilibre.

Sonova (+3,1%), Julius Bär (+2,5%) et VAT (+2,0%) constituent le podium du jour.

Selon des observateurs, le spécialiste de l'audition et des systèmes de communication sans fil aurait profité d'un commentaire de Deutsche Bank qui a fait état de gains de parts de marché aux Etats-Unis.

La lanterne rouge échoit à UBS (-4,3%), derrière Swiss Life (-4,3%) et Credit Suisse (-3,6%).

Les poids lourds pharma Roche (-1,0%) et Novartis (-0,5%) ont freiné l'indice, alors que le paquebot Nestlé (-0,02%) a terminé entre deux eaux.

Swatch (-2,0%) a vu sa recommandation sabrée à "underweight" après "equal weight" par Barclays, qui se montre plus circonspect en ce qui concerne la demande chinoise, en particulier pour le marché horloger.

Richemont (+0,6%) en revanche a gagné du terrain après un relèvement d'objectif de cours par JPMorgan qui a confirmé sa recommandation d'achat (overweight). Selon l'analyste, les résultats annuels attendus en mai devraient confirmer la forte position du genevois sur le marché du luxe.

Swisscom (+0,1%) a trouvé un successeur à Alberto Calcagno pour reprendre la tête de Fastweb. Le conseil d'administration de la filiale italienne du géant bleu a élu Walter Renna au poste de directeur général (CEO) à compter du 1er octobre.

Dans le cadre de l'assemblée générale d'ABB (-0,5%), la direction s'est voulue rassurante. "Pour 2023, nous ne prévoyons pour l'instant aucun repli majeur de la demande, même si l'inflation est source d'incertitudes", a déclaré son directeur général (CEO) Björn Rosengren.

Sur le marché élargi, Basilea (+0,2%) a obtenu un paiement d'étape de son partenaire de licence Asahi Kasei Pharma pour le lancement du Cresemba (isavuconazole) au Japon.

Cosmo (+3,4%) a franchi en 2022 les 100 millions d'euros de recettes, grâce notamment à la contribution de sa filiale dermatologique prodigue Cassiopea, revenue dans le giron du groupe fin 2021.

Hochdorf (+10,8%) demande à ses actionnaires de renoncer à leur rémunération au titre d'un exercice 2022 largement déficitaire. La direction souligne néanmoins avoir redressé la barre sur la seconde moitié de l'année.

Raiffeisen, principal actionnaire de Leonteq (-2,3%), a fait part de son intention de s'opposer à la proposition du conseil d'administration d'introduire une marge de fluctuation du capital.

Meyer Burger (+16,6%) a un peu redressé la barre l'an dernier, sans toutefois s'extirper des chiffres rouges. Ayant plus que triplé ses revenus et fortement accru ses capacités de production, le fabricant bernois de panneaux solaires a pu réduire ses pertes.

Zur Rose (-13,5%) a réduit sa perte nette en 2022, mais espère atteindre l'équilibre financier au niveau opérationnel en 2024. L'entreprise, qui a récemment cédé ses activités en Suisse à une filiale de Migros, mise désormais tout sur le marché allemand, où elle compte opérer sous l'appellation DocMorris.

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