Zurich (awp) - La Bourse suisse évoluait en dents de scie mardi à l'approche de la mi-journée. Après une ouverture dans le rouge juste au-dessus de la barre symbolique des 11'100 points, le SMI des valeurs vedettes avait rebondi jusqu'à tutoyer les 11'400 points, avant de céder la totalité de ses gains et de glisser à nouveau en territoire négatif.

Les conséquences redoutées du conflit russo-ukrainien sur l'économie mondiale se font peu à peu sentir. La Russie a mis en garde lundi contre des "conséquences catastrophiques" pour le marché mondial de la mise en place d'un embargo occidental sur le pétrole russe, discuté par Washington et l'Union européenne comme mesure de riposte à l'intervention militaire de Moscou en Ukraine.

La Commission européenne et le gouvernement allemand se sont cependant montrés prudents sur la question. "Le vice-Premier ministre russe Alexandre Novak a déclaré qu'un embargo sur le pétrole russe pourrait pousser le prix du baril jusqu'à... 300 dollars", s'émeut John Plassard, de Mirabaud Banque.

"La menace de sanctions plus sévères sur les importations d'énergie russe va probablement accentuer la pression à la hausse sur les prix dans les semaines à venir", anticipe Michael Hewson, analyste de CMC Markets.

L'invasion russe de l'Ukraine précipite les prix de l'énergie et des matières premières à des niveaux record, ce qui contraint les acteurs de marché à réévaluer leurs perspectives, certains mettant en garde contre une période d'inflation galopante et de ralentissement de la croissance.

Le marché londonien des métaux a suspendu la cotation du nickel, dont le prix a brièvement dépassé 100'000 dollars la tonne.

Le cap des deux millions de réfugiés provoqués par l'offensive militaire russe en Ukraine devrait être franchi "aujourd'hui" ou "demain", a estimé mardi le Haut-Commissaire de l'ONU aux réfugiés.

Alors que les investisseurs sont suspendus aux aléas du conflit russo-ukrainien, l'animation de la production industrielle allemande en janvier est passé quasiment inaperçu. Le secteur manufacturier, pilier de la première économie européenne, a produit 2,7% de plus sur un mois.

Vers 10h55, le Swiss Market Index (SMI) oscillait autour de l'équilibre (-0,02%) à 11'201,91 points, après avoir marqué une pointe à plus de 11'370 points. Le Swiss Leader Index (SLI) progressait de 0,21% à 1765,18 points et l'indice du marché élargi Swiss Performance Index (SPI) 0,58% à 14'245,98 points. Sur les 30 valeurs vedettes de la place zurichoise, 18 prenaient de l'embonpoint et 12 lâchaient du lest.

Swiss Re (+4,4%) menait désormais le bal, devant ABB (+2,9%) et Adecco (+2,7%), sans nouvelle particulière.

Le bon de jouissance Roche (+2,4%) jouait toujours son rôle défensif, alors que Nestlé (-0,9%) plombait l'indice. En queue de classement, le troisième poids lourd de la cote Novartis (-3,9% ou -2,99 francs suisses) pouvait se prévaloir d'un traitement hors dividende de 3,10 francs suisses.

Bernstein a revu à la baisse son objectif de cours pour la nominative Richemont (-1,1%) et pour la porteur Swatch (-0,6%) en raison de l'impact de la guerre en Ukraine sur la demande pour les produits de luxe. Le courtier américain maintient cependant sa recommandation d'achat pour les deux titres.

Sur le marché élargi, Ascom (+7,5%) survolait la séance, après avoir fait état d'un bénéfice net plus que doublé l'année dernière, qui lui permettra de rétribuer à nouveau ses actionnaires.

Dufry (+7,1%) faisait également un carton. L'exploitant de boutiques hors-taxes a nettement redressé la barre en 2021, même s'il reste loin de son niveau d'avant la crise.

Flughafen Zürich (+3,6%) a réduit sa perte en 2021 et s'attend à revenir dans les chiffres noirs dès cette année.

Lindt&Sprüngli (BP +0,5%, N stable), Galenica (+0,2%), Huber+Suhner (+2,7%), Swiss Steel (-0,7%) et VP Bank (-1,6%) ont également levé le voile sur leur performance annuelle.

Le groupe australien CSL revendique le succès de son offre publique d'achat (OPA) du laboratoire saint-gallois Vifor (+0,3%) dont il détient 74% du capital-actions.

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