(Répétition sans changement d'une dépêche diffusée vendredi)

* La BCE ne change rien à sa politique monétaire

* La Fed devrait l'imiter

* Le coronavirus entraîne un peu d'aversion au risque

* Les résultats tombent, certaines valorisations inquiètent

* Une première estimation du PIB américain au T4 en vue

par Patrick Vignal

PARIS, 27 janvier (Reuters) - Après la Banque centrale européenne (BCE), la Réserve fédérale devrait annoncer à son tour la prolongation d'une pause largement anticipée par des marchés qui ont révisé à la baisse leurs anticipations d'assouplissement monétaire.

Très active l'an dernier avec trois baisses de taux de 25 points de base chacune, la Fed ne devait faire aucune annonce mercredi, à l'issue de sa première réunion monétaire de l'année.

La mesure de l'inflation qu'elle privilégie reste inférieure à son objectif et l'emploi demeure vigoureux avec un chômage au plus bas depuis un demi-siècle, ce qui ne provoque pour l'instant pas de pression significative sur les salaires, explique Franck Dixmier, directeur des gestions obligataires d'Allianz GI.

La stabilisation de l'économie américaine à un niveau proche de son potentiel, scénario renforcé par l'apaisement des tensions commerciales, justifie une prolongation de la pause, selon lui.

Du côté de l'institution de Francfort, les intervenants de marché ont surtout retenu des déclarations de jeudi le coup d'envoi officiel d'un examen en profondeur de sa stratégie qui pourrait aboutir à une redéfinition de l'objectif d'inflation et des moyens mis en oeuvre pour l'atteindre.

UN PEU DE SUSPENSE DU CÔTÉ DE LA BOE

Le programme d'achats d'actifs de la BCE, à un rythme mensuel de 20 milliards d'euros, lui, restera en place "aussi longtemps que nécessaire", a-t-elle réaffirmé.

Quant à la Fed, elle rachète chaque mois pour 60 milliards de dollars de bons du Trésor à court terme (T-Bills), opération qui s'apparente pour de nombreux observateurs à de l'assouplissement quantitatif même si la banque centrale américaine assure que tel n'est pas le cas.

Si le communiqué de la Fed ne devrait pas bouleverser les marchés, la réunion de la Banque d'Angleterre (BoE) pourrait être plus intéressante, son gouverneur, Mark Carney, ayant laissé entendre qu'elle pourrait baisser son taux directeur si le ralentissement de l'économie britannique semblait persister.

La probabilité de ce scénario, que paraissaient accréditer plusieurs indicateurs récents, a légèrement reculé avec la publication, vendredi, des premiers résultats des enquêtes mensuelles réalisées d'IHS Markit auprès des directeurs d'achat (PMI), qui attestent d'une embellie pour l'activité du secteur privé au Royaume-Uni.

En zone euro, la croissance du secteur privé est toujours au ralenti mais certains signes suggèrent que le pire pourrait être passé, notamment dans l'industrie.

La publication de ces enquêtes a contribué a faire repartir les indices boursiers européens, le CAC 40 repassant la barre des 6.000 points après quatre séances dans le rouge.

Si la thèse d'un rebond modéré des économies développées gagne du terrain, elle reste cependant fragile. C'est dans ce contexte que tombera jeudi la première estimation du produit intérieur brut (PIB) au quatrième trimestre 2019.

TESLA DÉPASSE VOLKSWAGEN

En Bourse, le rebond de vendredi a été favorisé en outre par la décision de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) de ne pas décréter de situation d'urgence internationale liée à l'épidémie de coronavirus en Chine, où les mesures de confinement se multiplient.

En Chine a commencé samedi l'Année du Rat et il se dit que ceux qui sont nés sous le signe de ce rongeur ont du flair pour les affaires, nous apprend DWS, qui pense que la deuxième économie du monde offrira cette année de bonnes opportunités aux marchés de capitaux.

Le bref regain d'aversion au risque, sanitaire cette fois et non plus politique, ainsi que l'actualité chargée du côté des banques centrales ont un peu éclipsé les publications par les entreprises de leur comptes trimestriels, mitigés jusqu'à présent.

Plusieurs géants de la cote s'apprêtent à dévoiler les résultats, à commencer par Apple, mardi, mais aussi Boeing et General Electric, le lendemain.

En Europe, les investisseurs prendront connaissance mardi des résultats du numéro un mondial du luxe, LMVH, puis, deux jours plus tard, de ceux de Royal Dutch Shell et Unilever.

Toutes ces publications relanceront les débats sur des valorisations parfois extrêmement tendues, notamment aux Etats-Unis, où la capitalisation de Tesla vient par exemple de dépasser les 100 milliards de capitalisation pour prendre la deuxième place mondiale du secteur, derrière Toyota mais devant Volkswagen, au chiffre d'affaires pourtant considérablement plus élevé.

UBS a ainsi réagi en évoquant une valorisation "en surchauffe" pour le groupe dirigé par Elon Musk et en conseillant de vendre le titre.

LE POINT sur les perspectives de marché 2020 des gérants et analystes

(édité par Marc Angrand)