Renens (awp) - Les résultats de l'opérateur Salt ont passablement subi l'influence d'éléments exceptionnels en 2018. Les recettes se sont contractées et la rentabilité a stagné. Dans un monde des télécommunications très mouvant, avec la fusion UPC-Sunrise et l'arrivée de la 5G, le groupe vaudois se dit confiant en sa capacité à consolider sa position sur le marché suisse.

Troisième opérateur suisse, Salt a lancé il y a une année son offre internet et TV via la fibre optique, Salt Fiber. Impossible toutefois de connaître comment ce produit a contribué à la performance opérationnelle.

En conférence de presse, le directeur général Pascal Grieder a refusé de fournir tout chiffre concernant les revenus générés et le nombre de clients ayant souscrit à Salt Fiber. "Nous sommes contents", a-t-il simplement commenté.

L'évolution des recettes globales s'est avérée moins réjouissante. Celles-ci ont reculé de 2,1% à 1,03 milliard de francs suisses, selon le rapport de gestion publié mercredi.

Le chiffre d'affaires a notamment reculé en raison de la baisse des frais de terminaison mobile (MTR). Cette contraction était attendue suite à l'accord passé entre les trois grands opérateurs suisses Swisscom, Sunrise et Salt, afin de se conformer aux normes légales.

Le groupe a également subi une déconvenue dans la clientèle entreprise, Coop Mobile ayant quitté Salt pour Swisscom.

"Pas d'insomnies"

A fin 2018, le groupe comptait 1'236'000 clients au bénéfice d'un abonnement (postpaid).

Le résultat opérationnel brut (Ebitda) s'est inscrit à 468,3 millions de francs suisses, ce qui représente un recul de 0,8%. La marge afférente a été améliorée de 0,6 point de pourcentage à 45,5%. Ajusté des éléments exceptionnels liés à la caisse de pension, l'Ebitda présente une hausse de 1,6% à 468,7 millions, affirme un communiqué distinct.

Le bénéfice net a été presque doublé à 72,2 millions de francs suisses, grâce à une baisse massive des amortissements, des correctifs de valeur ainsi que des réductions de coûts.

Les défis ne manqueront pas durant l'exercice en cours. La mégafusion à 6,3 milliards de francs suisses entre Sunrise, deuxième opérateur suisse, et le câblo-opérateur UPC pourrait déboucher sur un duopole avec Swisscom. La transaction doit encore recevoir le feu vert des actionnaires des deux sociétés et des autorités de la concurrence.

"Partons du principe que la fusion se fasse, je vous mentirais en vous disant que cela me donne des insomnies", a lancé Pascal Grieder. Le patron de Salt affirme suivre le mariage entre UPC et Sunrise de très près. "Nous sommes très confiants de notre (...) positionnement sur le marché."

Secrets sur la 5G

Pour le directeur général du groupe vaudois, le fait que Sunrise obtienne l'accès aux lignes coaxiales d'UPC ne change absolument rien à la donne. Salt veut mettre l'accent sur l'acquisition de clients non-mobile, en investissant massivement dans le réseau FTTH ("fibre optique jusqu'à la maison").

Pascal Grieder n'a pas voulu se prononcer sur l'évolution des prix en cas de fusion.

La 5G constitue l'autre grande révolution attendue en 2019. Chez Salt, le déploiement de la technologie de téléphonie mobile de 5e génération est attendue pour le "deuxième semestre, en s'efforçant d'y arriver pour le troisième trimestre", ce qui était l'objectif initial.

Le patron de Salt s'est montré peu disert sur la couverture géographique en 5G. "Nous n'allons pas fournir de détail. Nous communiquerons quand ce sera déployé sur le marché. Il y a actuellement un écart entre la communication (des autres opérateurs) et ce que le consommateur peut faire, c'est-à-dire dire rien du tout."

Sunrise a annoncé l'arrivée de la 5G dans 150 communes suisses d'ici fin mars. Pour Swisscom, ce sera 60 communes d'ici la fin de l'année. La commercialisation de téléphones 5G est encore balbutiante en Suisse.

Salt a déboursé 94,5 millions pour s'approprier un certain nombre de fréquences 5G, contre 195,6 millions pour Swisscom et 89,2 millions pour Sunrise.

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