Berne (awp/ats) - Les primes d'assurance maladie constituent le principal problème financier des ménages, devant les impôts, selon le moniteur de la santé 2019 d'Interpharma. Mais les Suisses ne sont pas prêts à renoncer à des prestations.

Selon cette enquête publiée lundi, 86% des Suisses ont une impression globale positive ou plutôt positive du système de santé. Ce taux de satisfaction dépasse les 75% depuis 2013. Mais, dans le même temps, seuls 61% des sondés considèrent encore la qualité du système de santé comme bonne ou très bonne. C'est vingt points de moins qu'il y a un an.

Une majorité des sondés met en avant la responsabilité collective plutôt que la responsabilité individuelle, comme c'était déjà le cas entre 2015 et 2017, mais pas l'an dernier. En témoigne le fait que 57% sont d'accord pour que les caisses prennent en charge la remise d'héroïne prescrite par un médecin (+22 points par rapport à 2018).

Etendre le catalogue des prestations

En outre, une claire majorité des citoyens souhaite conserver le catalogue de prestations à son niveau actuel (63%), voire à l'étendre (26%, +10 points), et ils s'opposent à des coupes. De même, la disposition à renoncer soi-même à des prestations a reculé, même si cela devait permettre de faire des économies.

En particulier seule une minorité de sondés serait prête à une restriction du libre choix du médecin (27%) ou à une limitation de l'accès aux médicaments (38%).

Une majorité "claire et stable" considère que les prix des médicaments sont trop élevés. Mais dès qu'il s'agit de maladies dépassant les cas les plus légers, l'efficacité et la qualité du traitement passent au premier plan.

Ainsi, les sondés souhaitent un accès rapide et large aux médicaments et thérapies innovants, en particulier dans les domaines très discutés du cancer et des maladies rares, écrit l'association de branche de l'industrie pharmaceutique.

Ils sont 93% à juger que des médicaments anticancéreux innovants doivent être accessibles à tous et autant acceptent que les traitements pour les maladies rares soient couverts par l'assurance maladie de base. Pour Interpharma, les Suisses ne veulent pas d'une médecine à deux vitesses en matière d'innovation.

Pas d'"expérimentation"

Et cela, même si les citoyens pensent que les coûts de la santé et les primes de caisse-maladie vont continuer à augmenter. Un tiers d'entre eux (34%) juge même les primes comme problématiques pour leur ménage. Cependant, ils ne sont "pas disposés à faire des expérimentations pour faire baisser les coûts".

Ils sont toutefois plus ouverts à des mesures individuelles visant à faire baisser les coûts. Les trois quarts d'entre eux souhaitent que les caisses-maladie paient pour des traitements à l'étranger lorsque ceux-ci sont d'aussi bonne qualité, mais moins chers qu'en Suisse. C'est 22 points de plus que l'année passée.

Les citoyens sont par ailleurs plus nombreux à accepter des mesures automatiques pour limiter les coûts ou des bonus pour les personnes qui n'utilisent pas de prestations. En revanche, des primes calculées en fonction du revenu ne sont actuellement pas à leur goût.

Les résultats de ce moniteur reposent sur une enquête représentative conduite par gfs.bern sur mandat d'Interpharma auprès de 1200 citoyens de toute la Suisse. L'enquête a été réalisée entre le 4 et le 23 mars 2019 par le biais d'entretiens personnels.

ats/al