NAYPYITAW, 23 avril (Reuters) - La Cour suprême birmane a rejeté l'appel formé par les deux journalistes birmans de Reuters emprisonnés depuis décembre 2017 pour atteinte à la loi sur les secrets d'Etat.

"Ils ont été condamnés à sept ans et cette décision est maintenue. L'appel est rejeté", a déclaré le juge de la Cour suprême Soe Naing devant un tribunal de la capitale Naypyitaw, sans fournir plus de détails.

Wa Lone, qui est âgé de 33 ans, et Kyaw Soe Oo, 29 ans, ont déjà passé plus de 16 mois en détention. Ils ont été arrêtés en décembre 2017 alors qu'ils enquêtaient sur le massacre de dix Rohingyas (musulmans apatrides) au cours d'une opération de l'armée dans l'ouest de la Birmanie.

En septembre dernier, ils ont été jugés coupables de détention de secrets d'Etat et condamnés à sept ans de prison par la Haute Cour de justice de Rangoun, qui a rejeté un premier appel en janvier.

L'avocat des deux journalistes affirme qu'ils ont été piégés. Il dénonce aussi des vices de forme.

Wa Lone et Kyaw Soe Oo sont soutenus par des associations de défense de la liberté de la presse. Leur sort a suscité des réactions indignées à travers le monde.

Leur enquête, complétée par des collègues et publiée en 2018, leur a valu la semaine dernière un prix Pulitzer. Ils ont également été distingués par l'Unesco, qui leur attribuera le 2 mai prochain le prix mondial de la liberté de la presse, et sont au nombre des journalistes désignés "personnalité de l'année" en 2018 par le magazine Time.

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ENQUÊTE A Inn Din, où dix Rohingyas ont été tués par les forces birmanes et des villageois (Shoon Naing et Simon Lewis; Henri-Pierre André et Arthur Connan pour le service français)