(Reuters) - Le groupe Alstom a annoncé mercredi qu'il envisageait une augmentation de capital, des suppressions d'emplois et la vente d'actifs dans le cadre d'une série d'efforts visant à réduire sa dette et apaiser les inquiétudes des investisseurs.

La cotation du titre, qui avait débuté avec quelques minutes de retard, a fini en recul de 15,03%.

"Le cash-flow libre négatif d'Alstom durant ce premier semestre constitue un appel clair au changement", a déclaré le PDG du groupe dans un communiqué.

"Bien que la demande reste à un niveau soutenu, malgré une certaine volatilité, notre performance commerciale a été faible", a ajouté Henri Poupart-Lafarge dans un communiqué.

Alstom envisage une augmentation de capital même si ce n'est pas l'option privilégiée, a indiqué le PDG du groupe à des analystes, disant craindre que les ventes d'actifs ne soient pas suffisantes.

"Nous avons estimé avec le conseil d'administration qu'il y avait un risque que cela ne soit pas suffisant", a dit Henri Poupart-Lafarge, qui va quitter son poste de président du conseil d'administration tout en conservant sa fonction de directeur général.

Alstom a indiqué que son conseil d'administration d'Alstom proposerait de nommer Philippe Petitcolin, ancien directeur général de Safran, au poste de président.

La Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), qui détient 17% d'Alstom, a dit soutenir la démarche du groupe français.

"Alstom entreprend un plan d'action nécessaire - à la fois sur le plan opérationnel et sur le plan financier. Nous le soutenons et suivrons de près sa mise en oeuvre", a déclaré le fonds canadien dans un communiqué transmis à Reuters.

"Nous nous réjouissons aussi des mesures prises pour améliorer la gouvernance, dont l'arrivée de Philippe Petitcolin", a-t-il ajouté.

La direction d'Alstom est sous pression depuis que le groupe a fortement dégradé sa prévision annuelle de FCF en octobre.

Elle a annoncé un programme de cession d'actifs visant à générer entre 500 millions et 1 milliard d'euros, ainsi que son intention de supprimer environ 1.500 postes afin d'atteindre ses objectifs à moyen terme.

Alstom prévoit de réduire sa dette nette de 2 milliards d'euros d'ici mars 2025. Au 30 septembre, le groupe a fait état d'une dette nette de 3,43 milliards d'euros.

(Reportage Olivier Sorgho, rédigé par Augustin Turpin et Lina Golovnya, édité par Kate Entringer et Jean Terzian)