Paris (awp/afp) - Le groupe pharmaceutique Servier a enregistré un résultat net en forte progression l'an dernier, dopé par l'oncologie, un domaine devenu clef pour le deuxième laboratoire français, a-t-il annoncé jeudi dans un communiqué.

Sur l'exercice écoulé 2021-2022, clos au 30 septembre, le groupe a affiché un bénéfice net de 192 millions d'euros (presque autant en francs suisses). L'an dernier, il avait enregistré une perte nette de 95 millions d'euros, notamment sous l'effet des indemnisations des victimes du scandale du Mediator.

Servier affiche un bénéfice opérationnel également en nette croissance (+76%) à 442 millions d'euros, indique le groupe, qui est passé aux normes comptables internationales IFRS: ses résultats pour l'exercice 2021/22 sont comparés aux résultats annuels 2020-21 au pro-forma IFRS.

Le résultat brut d'exploitation (Ebitda) s'élève à 859 millions d'euros, en progression de près de 35%, et représente 17,6% du chiffre d'affaires.

Les ventes ont été soutenues par l'oncologie et atteignent désormais 4,9 milliards d'euros, en hausse de près de 10% sur un an (+6,6% à taux de change constants).

Dans le détail, la branche "princeps" - c'est-à-dire les médicaments non génériques, qui représentent environ 75% du chiffre d'affaires total -, a vu son chiffre d'affaires grimper de 12,5% sur un an à 3,7 milliards d'euros.

Pour cette division, la croissance a été portée par les médicaments contre le cancer (domaine thérapeutique sur lequel Servier s'est fortement renforcé ces dernières années), qui ont généré un chiffre d'affaires de 848 millions, contre 604 millions d'euros un an auparavant. Ils représentent désormais 17,4% du chiffre d'affaires total, contre 13,6% lors du précédent exercice annuel.

C'est en particulier aux Etats-Unis - qui devient le premier marché de Servier pour les médicaments princeps - que l'oncologie a dopé les ventes, grâce à la performance du médicament Tibsovo, qui a rapporté 256 millions d'euros en 2021/22.

Ce traitement, qui a intégré le portefeuille de Servier - via l'acquisition de la division oncologie de la biotech américaine Agios Pharmaceuticals -, a été approuvé aux Etats-Unis contre la leucémie myéloïde aiguë (LMA) et le cholangiocarcinome.

Toujours dans la branche princeps, les ventes de médicaments en cardio-métabolisme et maladies veineuses s'élèvent à 2,7 milliards d'euros. Elles ont été soutenues par Daflon, traitement de l'insuffisance veineuse commercialisé dans plus de 100 pays, qui demeure le premier médicament du groupe.

Par ailleurs, les ventes de la branche de médicaments génériques (1.500 médicaments) sont en petite hausse (+2%, mais stables à TCC) pour atteindre près de 1,2 milliard d'euros.

Servier anticipe un chiffre d'affaires de 6 milliards d'euros, dont 1 milliard d'euros en oncologie, en 2025. Il table pour 2030 sur un chiffre d'affaires de 8 milliards d'euros.

Les laboratoires Servier et leur ancien numéro deux sont jugés en appel depuis le 9 janvier pour "tromperie aggravée", "homicides et blessures involontaires", "obtention indue d'autorisation de mise sur le marché" et "escroquerie", dans le scandale sanitaire du Mediator, un médicament tenu pour responsable de centaines de décès.

afp/jh