BOIRON : les débats sur l’homéopathie pèsent sur l'activité
Le 29 avril 2019 à 17:00
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Boiron tousse à la Bourse de Paris. Le titre du laboratoire français spécialisé dans l’homéopathie est pénalisé par la publication de ventes trimestrielles en net repli. Sur les trois premiers mois de l'année, le groupe familial a réalisé un chiffre d'affaires en baisse de 10,1% à 143,3 millions d’euros, affecté par le débat sur la légitimité de l’homéopathie et, par conséquent, sur l'utilité de son remboursement par la Sécurité Sociale. En France, les ventes de Boiron se sont repliées de 9,3% à 83,4 millions d’euros. Or, l'Hexagonal constitue le premier marché du groupe (58% des ventes).
Dans un communiqué, Boiron regrette que depuis plusieurs mois, l'homéopathie fasse l'objet d'attaques injustifiées et de contre-vérités alors que 85 % des médecins généralistes libéraux déclarent prescrire de l'homéopathie à leurs patients (enquête IPSOS mars 2019). La Haute autorité de santé (HAS) devrait se prononcer prochainement sur un éventuel déremboursement des traitements concernés.
Dans une note publiée le mois dernier, Gilbert Dupont distinguait trois options majeures : un maintien du remboursement au taux actuel (30%), une réduction du taux (15%) ou un déremboursement pur et simple à plus ou moins brève échéance.
Les Autorités de Santé ou l'Etat pourraient également accorder avant de prendre une décision définitive une période probatoire pouvant aller jusqu'à 5 ans durant laquelle Boiron s'engagerait à évaluer l'efficacité de l'homéopathie via des essais cliniques complémentaires.
Dans l'hypothèse d'un déremboursement pur et simple, le management estime que dans un scenario worst case le CA France de l'homéopathie serait impacté de 50% la première année puis 50% supplémentaire la seconde.
Dans le reste du monde également, le temps se gâte. En Europe (hors France), les ventes on baissé de 9,3% à 32,9 millions, pénalisées par l'Espagne, la Pologne et la Belgique.
Aux Etats-Unis, le chiffre d’affaires a reculé de 20,4% à 29,6 millions. Le groupe a évoqué un effet de base significatif dont les ventes avaient progressé de 75,9% sur le premier trimestre 2018. Les ventes de ce trimestre restent cependant supérieures de 5,6 millions au niveau atteint au premier trimestre 2017.
Compte tenu de l'activité de ce premier trimestre et de l'impact des investissements industriels, Boiron anticipe un résultat opérationnel 2019 inférieur à celui de 2018.
Les Laboratoires BOIRON sont nés en France il y a près d'un siècle, sous l'impulsion des médecins homéopathes qui souhaitaient bénéficier des médicaments les plus fiables possibles. Les médicaments homéopathiques présentent de nombreux atouts pour être prescrits et conseillés en première intention chaque fois que cela est pertinent, en médecine de ville comme en milieu hospitalier. Toutes les actions ont pour objectif d'apporter une contribution aux enjeux majeurs de santé publique.
Les médicaments homéopathiques sont obtenus à partir de substances appelées souches homéopathiques, selon un procédé de fabrication décrit à la pharmacopée. Ces souches peuvent être d'origine végétale, animale, minérale ou chimique.
Il existe deux grandes familles de médicaments homéopathiques : les médicaments homéopathiques à nom commun et les médicaments homéopathiques à nom de marque (spécialités).
Le groupe BOIRON centralise sa production et sa logistique sur le territoire français. Il dispose également, en pleine propriété ou en location, de 26 établissements de distribution en France ainsi que de différents locaux dans les pays où il possède des filiales.
La répartition géographique du CA est la suivante : France (52,4%), Europe (22,5%), Amérique du Nord (22,6%) et autres (2,5%).