Paris (awp/afp) - L'activité du secteur privé a de nouveau reculé en octobre en France, après une première baisse en septembre depuis le déconfinement, confirmant l'arrêt de la reprise économique, selon un indicateur provisoire publié vendredi par le cabinet IHS Markit.

L'indice Flash composite de l'activité globale s'est replié à 47,3 points en octobre, contre 48,5 points en septembre, tombant ainsi à un plus bas niveau depuis cinq mois.

Un chiffre en dessous de 50 indique une contraction de l'activité, quand un chiffre au dessus reflète une expansion.

Cette "accélération" de la contraction de l'activité s'explique par les mesures de couvre-feu imposées par le gouvernement pour faire face à la deuxième vague de l'épidémie de Covid-19, explique IHS Markit dans un communiqué.

Elle touche le secteur des services, tandis que la production manufacturière continue de progresser, même si c'est à un rythme moins soutenu.

"Ce nouveau repli de l'activité globale reflète une forte détérioration de la demande", les entreprises interrogées par le cabinet ayant rapporté une deuxième baisse mensuelle consécutive des nouvelles affaires.

Cette baisse de la demande a conduit les entreprises à "de nouveau réduire leurs effectifs en octobre" et à diminuer leurs prix de vente malgré l'augmentation de leurs coûts, souligne aussi IHS Markit.

"Les entreprises privées françaises n'ont maintenant plus qu'à espérer que les dernières mesures imposées par le gouvernement parviendront à freiner la progression du virus, la clientèle des entreprises n'étant pas prête à s'engager dans des projets de grande ampleur alors que la contamination poursuit une trajectoire ascendante", estime Eliot Kerr, économiste chez IHS Markit, cité dans le communiqué.

Mais selon lui, avec l'hiver qui approche, "une baisse marquée du nombre de cas et une réouverture totale de l'économie semblent toutefois fort peu probables", une situation de mauvais augure pour la période des fêtes de fin d'année, "habituellement cruciale" pour beaucoup d'entreprises.

Un peu plus tôt, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a indiqué que le PIB risquait de se contracter de nouveau au dernier trimestre, après le fort rebond du troisième.

"Nous savions que l'épidémie pouvait repartir et (...) il y a beaucoup d'incertitudes internationales", a-t-il précisé, assurant que le gouvernement continuerait de soutenir les entreprises et les salariés mis en difficulté par les restrictions imposées.

afp/buc