Paris (awp/afp) - Les nuages se dissipent pour le câblier Nexans après des inquiétudes fin 2023 pour l'avenir de l'éolien offshore, l'un de ses marchés en plein développement: le groupe anticipe de nouveaux records de rentabilité pour 2024 malgré l'impact de la crise de la construction.

Sur le marché de l'éolien offshore, qui a suscité quelques inquiétudes fin 2023, aux États-Unis essentiellement où des projets ont été annulés, Nexans "considère que la peur est derrière nous".

En effet, "les projets annoncés en annulation ont (finalement) été confirmés, comme Ocean Wind et Equinor 2", a indiqué le directeur général Christopher Guérin, lors d'une présentation des résultats 2023 à la presse.

Le projet Sunrise pour connecter des champs éoliens au large du Connecticut et de Rhode Island aux États-Unis, dans lequel Nexans doit fournir les câbles pour le compte du norvégien Orsted, a été le catalyseur l'an dernier de la baisse du cours de Bourse, car "beaucoup ont pensé que le projet allait être annulé", a résumé M. Guérin.

"On n'a pas de +feedback+ négatif de la part du client" qui a payé tous ses acomptes, et est en train de participer à de nouvelles enchères avec "l'État de New York", dont les résultats sont attendus à la fin du mois, a-t-il précisé.

Sur l'année, le groupe a "avancé dans son objectif de devenir un pur acteur du développement durable et du câble électrique" a dit M. Guérin.

Signe de vitalité de la transition énergétique, le carnet de commandes est "plein jusqu'en 2027", a-t-il ajouté, soulignant particulièrement l'essor de la "moyenne tension", c'est-à-dire la modernisation des réseaux électriques vieillissants, "en très forte croissance" en Europe et aux Etats-Unis.

Ralentissement en Europe, reprise aux Etats-Unis

Le fabricant de câbles souligne néanmoins le "très fort ralentissement de la construction en Allemagne notamment dans le résidentiel", et globalement un "démarrage très faible" en Europe dans ce secteur en début d'année.

Il mise sur la reprise de la construction aux États-Unis, "avec beaucoup moins de résidentiel et beaucoup plus de projets d'infrastructures commerciales et industrielles un peu partout dans le monde, comme des centres de données, et énormément de rénovations".

Dans le quartier d'affaires de la Défense, près de Paris, la restauration de tours de bureaux génère de gros marchés pour le câble. Idem dans les hôpitaux, entièrement recâblés en câbles résistant au feu, fait-il valoir.

Nexans a annoncé début 2024 la plus grosse acquisition de son histoire (800 millions d'euros, 700 salariés), pour une usine de câbles en Italie, Triveneta Cavi, sur le segment de l'électrification des bâtiments. L'acquisition devrait être bouclée "dans le cours du premier semestre".

Il a aussi signé fin 2023 un accord pour la construction d'une troisième usine de câbles au Maroc, qui emploiera 200 personnes. Ils serviront notamment à relier les champs photovoltaïques au Maroc. L'usine, un investissement de 100 millions d'euros, verra le jour en 2026 à Safi, près de Casablanca.

Pour 2024, le groupe vise une nouvelle amélioration de son excédent brut d'exploitation (ebitda) ajusté "entre 670 et 730 millions d'euros" contre 665 millions d'euros en 2023 (+8%), après la "forte accélération" de sa rentabilité opérationnelle en 2023.

L'ebitda 2023 constitue un "record", "en avance" d'un an "sur les objectifs".

Le bénéfice net annuel recule lui de 10% à 221 millions d'euros en 2023, alors qu'en 2022, "un gain exceptionnel suite à la vente d'un terrain en Allemagne (...) "améliorait de façon artificielle le résultat 2022", a souligné le directeur financier Jean-Christophe Juillard.

Le chiffre d'affaires 2023 baisse de près de 7% à 7,8 milliards d'euros. "La croissance en volume n'est pas l'objectif du groupe, notre objectif est de générer du profit", a expliqué M. Guérin.

Nexans va proposer un dividende record de 2,30 euros par action (+10%). Et présentera ses nouveaux objectifs pour "projeter le groupe jusqu'en 2027", lors d'une journée investisseurs à Londres en novembre.

La publication "traduit de solides performances", a jugé le cabinet Oddo BHP dans une note. En Bourse, le titre gagnait plus de 6% à 92,60 euros en milieu de matinée sur un marché en hausse de 0,87%.

afp/jh