Les deux entités, c'est entendu, entretiennent des relations qu'on pourrait aisément qualifier de consanguines, puisque selon Gotham le Chinois est à la fois actionnaire, partenaire, fournisseur et client du Français. 

Toujours selon Gotham, en entretenant l'illusion d'un volume d'affaires en croissance exponentielle, alimenté en premier chef par ses propres manipulations, BOE aurait fait exploser la valorisation de SES-imagotag, et profité de l'ascension pour vendre ses titres.

Gotham a un bon historique en matière de détection de fraudes. En particulier, c'est eux qui dénoncèrent les cas Let's Gowex et Quindell. Impossible à ce stade de confirmer ou d'infirmer leurs accusations dirigées contre SES-imagotag, mais trois éléments sautent aux yeux :

Un, le conseil d'administration de SES-imagotag est d'une autre trempe que ne l'étaient ceux de Let's Gowex ou Quindell. On y trouve par exemple Peter Brabeck-Letmathe, président honorifique  de Nestlé — groupe qu'il a dirigé pendant longtemps — et administrateur de L'Oréal, Exxon et Roche, entre autres.

Cofondatrice de l'opérateur de satellites SES, Candace Johnson est une personnalité respectée du monde des affaires, comme du reste Hélène Ploix, autrefois présidente de Pechel Industries et administratrice de Fidelity, du FMI et de la Banque Mondiale. 

Deux, l'émission et l’attribution gratuite de 1.76 million de bons de souscription d’actions a Walmart au cours de €112 est un signal a priori positif, à moins de supposer que Walmart puisse se faire arnaquer de manière aussi grossière — ce qui n'est certes pas impossible tant l'enjeu est sans doute insignifiant pour eux. 

Trois, aux dernières nouvelles, SESIM, la holding d'investissement du management présidée par le directeur général Thierry Gadou, détient toujours 11% du capital et a manifestement fait en 2022 une acquisition de 240 000 titres au cours de €80. En cas de fraude concertée, on aurait sans doute vu SESIM liquider ses titres.

La présentation de ces trois éléments, soulignons-le, n'a pas pour vocation d'infirmer les attaques de Gotham. Si elle est de bonne foi et n'a rien à se reprocher, la société SES-imagotag pourra sans peine les battre en brèche. 

Il serait entre autres tout à fait intéressant d'adopter une meilleure transparence sur les dynamiques actionnariales au sein du groupe, en l'état — c'est vrai — un peu opaques.