Si l'on se fie aux cours de clôture de Wall Street, la séance américaine a paru relativement calme, avec des gains de 0,18% et 0,14% respectivement pour le S&P500 et le Dow Jones, et une reprise plus marquée de 1,05% pour le Nasdaq 100. En réalité, il n'en fut rien. En début de séance, les indices ont fortement reculé, avant que les valeurs technologiques ne sonnent la révolte. Mais le rebond reste maigre au regard des pertes dépassant 3% affichées par les trois indices sur la séance précédente. Au risque de se répéter, l'ambiance reste plombée par les craintes sur les conséquences économiques de la guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis, malgré la trêve qui a été décidée afin de lancer le dialogue. Un dialogue compliqué par l'arrestation, à la demande de la justice américaine, de la directrice financière de l'emblématique entreprise Huawei, pour une affaire de contournement de l'embargo iranien par le fournisseur d'équipements télécoms. Quelques signaux encourageants sont toutefois apparus cette nuit, puisque Washington et Pékin auraient commencer à échanger sur le calendrier de leurs pourparlers.
 
En Europe, la saga du Brexit continue. Theresa May a provoqué l'ire de nombreux parlementaires britanniques en décalant le vote de son texte sur le Brexit. La dirigeante se rend aujourd'hui sur le Continent pour tenter d'arracher quelques concessions à l'UE afin de calmer la Chambre des communes. Elle sera écoutée, mais Bruxelles ne lâchera sans doute pas beaucoup de lest. A Londres, la frange dure du parti de Theresa May a eu des mots très durs hier. Mark Francois a jugé "honteux" le report du vote. "Tout le parlement souhaite ce débat, nous voulons voter et le peuple attend de nous que nous votions. Le gouvernement a décidé de s'en aller et de se cacher dans les toilettes", a-t-il résumé.
 
Ce contexte entraîne une aversion au risque marquée des investisseurs et par ricochet une passe difficile pour les marchés actions. Mais la phase de correction des indices est un peu incongrue car elle intervient alors que la croissance américaine tourne à plein régime. De quoi faire dire à l'équipe de stratégie de Goldman Sachs que la correction est allée trop loin : l'ampleur du décalage entre données économiques et comportement du marché signifie que la peur des investisseurs est excessive. La méthode Coué en somme. Le CAC40 gagne 0,7% à 4 778 points en matinée.
 
Les temps forts économiques du jour
 
Les chiffres de l'emploi britannique (10h30) précéderont l'indice ZEW de confiance des financiers allemands (11h00, consensus -25). Aux Etats-Unis, l'indice NFIB des petites entreprises (12h00) et l'indice des prix à la production (14h30, consensus +0,0%) sont sur les tablettes.
 
L'euro a perdu du terrain face au billet vert hier, à 1,368 USD ce matin. L'once d'or reste ferme à 1 246 USD. Le pétrole repart de l'avant après sa baisse, lundi, à 51,12 USD le baril de WTI et 60,10 USD le baril de Brent. Stabilité pour le rendement du T-Bond 10 ans à 2,587%, tandis que le 2 ans recule légèrement à 2,73%. Le Bitcoin est stable à 3 442 USD.
 
Les principaux changements de recommandations
  • Associated British Foods : SocGen reprend le suivi à conserver en visant 2 378 GBp.
  • Arkema : Morgan Stanley reste à pondération en ligne avec un objectif ramené de 106 à 95 EUR.
  • Barry Callebaut : Mirabaud Securities passe de vendre à conserver en visant 1 600 CHF.
  • Covestro : Morgan Stanley passe de pondération en ligne à surpondérer malgré un objectif abaissé de 90 à 63 EUR.
  • Derwent London : Barclays passe de surpondérer à pondération en ligne avec un objectif ramené de 310 à 290 GBp.
  • Givaudan : Morgan Stanley passe de surpondérer à pondération en ligne avec un objectif abaissé de 2 600 à 2 400 CHF.
  • GlaxoSmithKline : Jefferies rehausse de 1 580 à 1 750 GBp son objectif en restant acheteur.
  • Eramet : AlphaValue abaisse de 118 à 109 EUR son objectif sur Eramet mais reste acheteur.
  • Lindt : Mirabaud Securities passe de conserver à vendre avec un objectif réduit de 72 100 à 68 200 EUR.
  • Nordex : Goldman Sachs passe de neutre à acheter en visant 11 EUR contre 10 EUR précédemment.
  • Roche : Jefferies rehausse de 280 à 300 CHF son objectif en restant acheteur.  
  • Sanofi : Jefferies rehausse de 75 à 90 EUR son objectif en passant de conserver à acheter.
  • Tod's : HSBC passe de conserver à alléger avec un objectif réduit de 56 à 37 EUR.
L’actualité des sociétés
 
Axa lorgne toujours des acquisitions sur le marché de la santé aux Etats-Unis, a indiqué Guillaume Borie à New York. Le Japon étend son enquête sur Carlos Ghosn à la période 2015 / 2018 et met en cause Nissan pour fausse déclaration. Le colombien Avianca négocie avec Airbus une division par deux d'une commande de 100 monocouloirs remontant à 2015. Engie devrait conserver ses 32% dans Suez, sans chercher à renforcer ses positions, selon 'Les Echos'. Dassault Systèmes rachète IQMS. Publicis va verser une prime de 1 000 EUR à ses collaborateurs gagnant moins de 2 500 EUR mensuels. CDA (Compagnie des Alpes) et Global Ecopower ont publié leurs comptes. Cellectis muscle son exécutif nord-américain. Albioma vend son activité de méthanisation en France. Gecina précommercialise à 45% un nouvel immeuble parisien. Nouvelle commande pour GTT, sur deux méthaniers. Genoway signe une alliance stratégique avec Merck. Metabolic Explorer obtient la licence d'exploitation à Carling Saint-Avold.
 
La justice brésilienne rejette l'ordonnance bloquant le rachat d'Embraer par Boeing. Verizon annonce 10 400 départs volontaires. La directrice financière d'Huawei demande sa remise en liberté. Une enquête aurait été ouverte sur un ancien dirigeant de la Deutsche Bank, selon la presse allemande. Banco BPM va vendre 7,8 milliards d'euros de créances douteuses à Credito Fondiario et au fonds Eliott. Dia bouté hors de l'IBEX35. Sandoz (Novartis) obtient le droit de commercialiser aux USA son traitement numérique "reSET-O" contre l'abus d'opiacés. Elliott confirme son investissement dans Bayer. Alphabet accélère la fermeture de Google+ après avoir identifié une seconde faille. La Banque Cantonale du Valais attaque son ancien PDG.