Commençons par évoquer le Moyen-Orient. Depuis que l'attaque de drones a frappé les installations pétrolières saoudiennes ce weekend, le marché pétrolier est passé par toutes les émotions : un baril en hausse de 20% lundi dans les premiers échanges, une violente baisse hier et une course au scoop pour savoir si la capacité de production du Royaume allait remonter de 1, 10, ou 50% dans les 1, 2 ou 10 semaines. A chaque pseudo-information en provenance de Riyad, les cours de l'or noir ont pris des pentes violentes dans un sens comme dans l'autre et les journaux se sont remplis d'analyses d'experts sur l'évolution des prix à la pompe. La vérité, c'est que l'offre reste abondante et que l'Arabie Saoudite va progressivement restaurer ses capacités. Washington a même admis qu'il ne sera pas utile de toucher aux réserves stratégiques.

Ce qui est plus inquiétant, en revanche, ce sont les conclusions à venir sur l'origine de l'attaque, revendiquée par les rebelles Houthis au Yémen, mais qui aurait pu être lancée depuis le territoire iranien. Les anglo-saxons (Etats-Unis et Royaume-Uni) promettent un rapport dans les jours qui viennent, mais accusent déjà à mots à peine voilés Téhéran. Si la culpabilité iranienne est avérée, une réaction occidentale musclée est probable. Cela donnerait, cette fois, de très bonnes raisons à l'or noir de flamber.

Retour aux banques centrales et à cette question récurrente : la Fed jouera-t-elle les pompiers de services ? A vrai dire, la banque centrale a déjà dû intervenir hier, par le biais de la Fed de New York qui a injecté des liquidités (53 Mds$) pour ramener les taux des Fed Funds dans la limite prévue de 2 à 2,25%, alors qu'ils s'étaient emballés. Une seconde injection de 75 Mds$ est programmée aujourd'hui. L'annonce a pesé sur les indices hier, sans provoquer de panique : la Fed de New York a expliqué qu'il s'agit d'un ajustement technique, qui a porté ses fruits. Mais comme ce type d'intervention n'avait pas eu lieu depuis 2008, les investisseurs ne peuvent s'empêcher de s'interroger.

Concernant la réunion de ce soir, le marché entrevoit toujours une baisse de taux d'un quart de point, mais on est loin du consensus qui régnait voilà quelques jours. L'outil FedWatch du CME estime à 54,2% la probabilité d'une baisse de taux, alors que le curseur était positionné à 92,3% une semaine plus tôt. Entretemps, les conditions ont changé : les statistiques économiques américaines sont toujours robustes et l'optimisme a fait son retour sur les relations commerciales avec la Chine. Le discours de Jerome Powell n'en sera que plus écouté : l'institution pourrait adopter un ton moins accommodant que le marché ne l'attend.

Le CAC40 perdait 0,13% à 5608 points peu après l'ouverture. 

 Les temps forts économiques du jour

Le programme du jour démarre au Royaume-Uni à 10h30 avec les chiffres de l'inflation, qui seront aussi publiés à 11h00 pour la zone euro. Aux Etats-Unis, les permis de construire & ouvertures de chantier (14h30) et les stocks pétroliers (16h30) permettront de patienter jusqu'à l'annonce de la Fed sur ses taux (20h00), avant la conférence de présentation de la décision à 20h30.

La paire euro / dollar évolue à 1,1068 USD. Légère remontée de l'once d'or à 1502 USD et du pétrole après le reflux de la veille : le Brent évolue autour de 64,50 USD, tandis que le WTI se négocie 59 USD le baril. Le rendement de l'obligation d'État américaine à 10 ans avoisine 1,803%. Le Bitcoin évolue en légère hausse à 10 224 USD.

 Les principaux changements de recommandations

  • Beiersdorf : Goldman Sachs passe de neutre à vendre en visant 100 EUR.
  • Elisa : J.P. Morgan passe de neutre à souspondérer en visant 42 EUR.
  • Evonik : HSBC reste à conserver avec un objectif de cours réduit de 27 à 25 EUR.
  • Fresenius SE : Jefferies reste à conserver avec un objectif de cours réduit de 53 à 43 EUR.
  • K+S : Morgan Stanley démarre le suivi à souspondérer en visant 13,70 EUR.
  • Kemira : HSBC passe de vendre à conserver en visant 12 EUR.
  • Kering : UBS passe de neutre à achat en visant 550 EUR.
  • Kinnevik : SEB Equities passe d'acheter à conserver en visant 274 SEK.
  • Nordic Nanovector : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 110 à 75 NOK.
  • OCI : Morgan Stanley démarre le suivi à surpondérer en visant 25,50 EUR.
  • Swisscom : J.P. Morgan reste à souspondérer avec un objectif de cours relevé de 427 à 453 CHF.
  • The Swatch Group : UBS démarre le suivi à la vente en visant 217 CHF.
  • Tullow Oil : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 245 à 275 GBp.
  • Weir : J.P. Morgan passe de surpondérer à neutre en visant 1500 GBp.
  • Yara : Morgan Stanley démarre le suivi à pondération en ligne en visant 442 NOK.

 L’actualité des sociétés

Le marché automobile européen a fait grise mine en août, avc des immatriculations en baisse de 8,4% : à relativiser toutefois car août 2018 avait été marqué par une frénésie de déstockage avant l'arrivée des nouvelles normes sur les émissions polluantes. L'Elysée annonce que les assureurs et les banquiers français vont injecter 5 Mds€ dans la "French Tech". Electricité de France ne mettra pas de réacteur à l'arrêt après la découverte de défauts de soudure sur certains équipements fournis par Framatome. "Je serais surpris que ça s'arrête là. Je suis pour être honnête profondément inquiet de l'escalade que nous avons vue au Moyen-Orient", a déclaré hier le PDG de Total, Patrick Pouyanné. Vinci, en partenariat avec Balfour Beatty et Systra, a remporté un contrat de 1 Md£ pour une gare au Royaume-Uni. Vietjet a commandé 15 Airbus A321XLR à Airbus, qui les avait déjà intégrés sans mention de clients dans son dernier rapport mensuel. Edouard Guinotte sera le prochain président du directoire de Vallourec, lorsque Philippe Crouzet passera la main en mars prochain. Ubisoft a émis 500 M€ d'OCEANE et rembourse ses OCEANE existantes. Merchant Aviation, la filiale d'ingénierie de Groupe ADP, a obtenu plusieurs contrats aux États-Unis. Havas (Vivendi) rachète une seconde agence indienne en 2019. GTT décroche une commande pour les cuves de six navires. Amoeba émet de nouvelles OCA. Europlasma tire la première tranche d'OCABSA du contrat conclu avec EHGOSF. Spineway ajourne son AGM du 19 septembre. Adeunis cède Vokkero. Rothschild, Synergie, Tivoly, Easyvista, Erytech, Visiativ, Groupe Gorgé, ASIT Biotech et Sidetrade ont publié leurs comptes.

Les tensions sur le commerce international pèsent sur FedEx, qui réduit ses prévisions annuelles. Nissan pourrait récupérer 1 Md$ de la cession de sa filiale de distribution de pièces détachées, a appris Bloomberg. Le PDG d'Atlantia, Giovanni Castellucci, démissionne sous la pression de son actionnaire de référence, Edizione (Famille Benetton), après des révélations sur la façon dont les rapports de sécurité des ouvrages étaient gérés au sein de l'entreprise, dans l'enquête sur la catastrophe de Gênes. Confirmant des récentes rumeurs, les syndicats français de HSBC annoncent que la banque a ouvert une revue stratégique qui pourrait aboutir à la cession de son réseau français (270 agences, 3000 salariés). La grève se poursuit aux États-Unis chez General Motors. Facebook crée une sorte de conseil des sages pour gérer les décisions sur ses contenus. Bernstein pense que BMW pourrait s'offrir Jaguar Land Rover. 

Ça publie. General Mills, Herman Miller, LNA Santé, Aubay, Jacquet Metal Service