Le weekend a été marqué par la décision de Moody's d'abaisser sa note de crédit des Etats-Unis à 'Aaa' avec perspective négative (à la prochaine dégradation, la note passerait à 'AA').

Une décision accueillie sans émotion par le marché obligataire US avec des T-Bonds qui se dégradent de +2Pts à 4,6470%, une variation totalement banale et insignifiante, sur fond de volatilité inférieure aux séances précédentes (les 8, 9 et 10 novembre).

La décision de Moody's n'est pas le seul souci qui aurait pu préoccuper les détenteurs de dette US : il y a également le risque de 'shutdown' si le plafond des dépenses fédérales n'est pas relevé.

Mais comme c'est un feuilleton annuel qui dure depuis des décennies (l'ère Clinton, avant l'an 2000) et que cela se termine toujours par le vote d'une 'rallonge' de dizaines ou de centaines de milliards, Wall Street ne s'en soucie guère.

En Europe, l'obligataire est resté au point mort toute la journée avec une stabilité parfaite sur les OAT à 3,293% et quasi parfaite sur les Bunds (+0,5Pt à 2,715%)... et stabilité parfaite sur les BTP italiens à 4,5700%.

Il n'y avait pas de 'stats' ce lundi pour animer les échanges, donc nous vivons une séance 'de transition'... sans initiatives et sans signaux techniques.
La semaine débute doucement mais s'annonce riche en données 'macro' de 1ère importance, avec notamment les derniers chiffres de l'inflation aux Etats-Unis, mais aussi les ventes de détail et de nouvelles données sur le secteur de l'immobilier outre-Atlantique.

Ces indicateurs devraient confirmer qu'un ralentissement de l'économie mondiale est bien à l'oeuvre, mais aussi que l'inflation ne reflue que très graduellement.
Quelques statistiques importantes sont également attendues en Europe, dont les prix à la consommation en octobre, la seconde estimation du PIB de troisième trimestre et l'indice ZEW du moral des investisseurs allemandes.

Ces données pourraient entraîner un regain de volatilité sur le compartiment obligataire, déjà sujet à d'importants mouvements en montagnes russes ces derniers temps.

La semaine passée s'est achevée sur des évolutions divergentes de part et d'autre de l'Atlantique, avec un repli des dettes libellées en euro et un petit sursaut technique des T-Bonds malgré le trou d'air de jeudi dû au semi-échec d'une émission du Trésor américain.

'La volatilité des parties longues de courbe de taux reste très élevée, avec des courbes toujours inversées malgré le mouvement récent, ce qui nous amène à conserver une préférence pour les parties courtes de la courbe', souligne François Rimeu, stratégiste senior à La Française AM.

'Pour la première fois depuis 15 ans, la normalisation des taux d'intérêt et une inflation plus résiliente que prévu ont rendu l'investissement dans les obligations plus performant que dans les actions', rappelle de son côté Mauro Ratto, co-fondateur et co-directeur des investissements chez Plenisfer.

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