C'est assez fréquent depuis quelques années, Wall Street prend le temps de digérer les annonces de la Fed. Mercredi, le marché américain avait reculé en jugeant que la position très accommodante de la banque centrale n'augurait rien de bon pour les perspectives économiques. Mais le pragmatisme de la Fed a fini par séduire, puisque les investisseurs savent maintenant que l'institution, qui a reconstitué une partie de son arsenal d'intervention en réduisant son bilan et en relevant ses taux, se tient prête à agir si l'économie donnait de trop grands signes de faiblesse. Compte tenu de leur rythme de croissance actuel et de leur niveau de chômage, les Etats-Unis peuvent se payer le luxe de naviguer à vue.
 
L'Europe a moins de certitudes. La saga du Brexit continue à alimenter la chronique. L'UE a accordé deux semaines de plus à Theresa May en fixant la date effective du Brexit au 12 avril, avec un cahier des charges clair. Soit le Parlement britannique vote un accord la semaine prochaine et la sortie du pays de l'UE sera ordonnée, soit elle échoue et un Brexit sans accord, ou "Brexit dur", se profile, à moins d'un énième report si le pays participe aux élections européennes. May a apprécié le coup de pouce et milite toujours pour une sortie ordonnée. Il faut toutefois noter qu'après le départ vers Londres de la Première ministre, les dirigeants européens se sont montrés (très) sceptiques quant à sa capacité à obtenir un vote favorable à Westminster.
 
En Asie en fin de parcours, les indices sont partagés. Après une séance fériée hier, Tokyo a grappillé 0,09% sur la dernière séance de la semaine. Le CAC40 progressait de 0,3% à l'ouverture, non loin des 5400 points. 
 
Les temps forts économiques du jour
 
La matinée sera rythmée par la publication des indices PMI flash manufacturiers européens de mars, notamment en France, en Allemagne, au Royaume-Uni et pour la zone euro (de 9h15 à 10h30). Le PMI flash manufacturier américain sera aussi disponible à 14h45, avant à 15h00 les chiffres mensuels de l'immobilier ancien et les stocks des grossistes.
 
L'euro a perdu un peu de terrain après son gros rebond face au billet vert. Il se négocie 1,1378 USD. L'once d'or est ferme à 1308 USD. Le baril recule légèrement, à 67,70 USD pour le Brent et à 59,83 USD pour le WTI. Le T-Bond 10 ans affiche un rendement de 2,528%, en baisse de -0,4%. Le Bitcoin est stable à 3982 USD.
 
Les principaux changements de recommandations
 
  • ABB : AlphaValue acheteur avec un objectif de cours réduit de 27,30 à 22,80 CHF.
  • Aggreko : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 1100 à 1175 GBp.
  • Alstria Office : J.P. Morgan passe de souspondérer à neutre environ 16 EUR.
  • Hermès : Berenberg reste à conserver avec un objectif de cours relevé de 510 à 529 EUR.
  • Jenoptik : DZ Bank reste à conserver mais relève de 31 à 33 EUR son objectif de cours.
  • Lagardère : Morgan Stanley passe de surperformance à performance en ligne avec un objectif de cours réduit de 29,50 à 28 EUR.
  • Maurel : Oddo BHF reste neutre avec un objectif de cours réduit de 5,80 à 4,50 EUR.
  • Michelin : Oddo BHF reste acheteur avec un objectif de cours relevé de 130 à 135 EUR.
  • Pearson : J.P. Morgan passe de neutre à surpondérer en visant 1050 GBp.
  • Sage : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 735 à 825 GBp.
  • Saipem : HSBC passe d'acheter à conserver en visant 5 EUR.
  • SMCP : MainFirst reste à surperformance avec un objectif de cours ajusté de 20,60 à 20,40 EUR. Société Générale reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 21,50 à 22,20 EUR.
  • TechnipFMC : HSBC passe de conserver à acheter en visant 27,50 USD.
  • TLG Immobilien : J.P. Morgan passe de neutre à surpondérer environ 31 EUR.
  • Vestas : J.P. Morgan passe de neutre à souspondérer malgré un objectif de cours relevé de 475 à 485 DKK.
  • Wendel : Société Générale reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 126 à 133 EUR.
  • Zealand Pharma : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 155 à 185 DKK.
 
L’actualité des sociétés
 
Vivendi et Elliott seraient ouvertes à un compromis sur Telecom Italia, a appris Bloomberg d'une bonne source, en vue de sortir de l'impasse provoquée par leur bras de fer au conseil d'administration. Eiffage a décroché un contrat dépassant 250 millions d'euros sur un parc éolien offshore au Royaume-Uni. La procédure de sauvegarde de Sequana est convertie en redressement judiciaire. Deinove reçoit 1,5 million d'euros de Bpifrance après avoir validé une étape du programme AGIR. O2i émet 2 millions d'euros d'obligations convertibles. Albioma sécurise un gros financement pour Albioma Solaire France. Biophytis et AB Science annoncent des présentations de données. Réalités, Poxel, Advicenne, Theraclion, Agta Record, Idsud, Foncière Atland, Netgem, MecelecAltur Investissement ont publié leurs comptes.
 
Des centaines de millions d'adresses email stockées sans cryptage étaient accessibles aux employés de Facebook pendant des années. Levi Strauss s'envole de 30% pour son retour en bourse. Les résultats de Nike déçoivent et font reculer nettement le titre post-séance. Les investisseurs seraient mécontents de la rémunération du patron de Standard Chartered, selon le Financial Times. Les autorités bancaires européennes s'inquiètent du risque systémique induit par le rapprochement de Deutsche Bank et Commerzbank. Intesa prend 10,7% du véhicule d'investissement Camfin. Garuda Indonesia veut annuler sa commande de 49 B737MAX de Boeing. Uber aurait retenu le NYSE pour son entrée en bourse cette année, avec un prospectus qui pourrait être déposé au mois d'avril, les spécialistes estimant que le dossier pourrait peser 120 milliards de dollars. Pinterest lorgne aussi le NYSE en avril, a appris Dow Jones.
 
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