Tokyo (awp/afp) - Le groupe diversifié japonais MHI a annoncé jeudi, en même temps que ses comptes semestriels, l'annulation par l'américain Trans Slate Holdings d'une commande de 100 avions régionaux SpaceJet (dont 50 options), un nouveau coup dur pour ce laborieux programme auparavant appelé à MRJ.

Cette déconvenue n'a pas d'impact immédiat sur les résultats semestriels de MHI.

Trans States Holdings avait passé cet ordre d'achat en 2009, mais en l'espace de 10 ans, le calendrier de cet avion de ligne, le premier modèle japonais en plus d'un demi-siècle, a subi d'importants retards. Le Premier exemplaire devrait être livré en 2020, au lieu de 2013 selon l'échéancier initial.

Mitsubishi Aircraft, la filiale dédiée de MHI, explique que "la variante commandée par TSH" (modèle SpaceJet M90), ne correspond plus aux besoins sur le marché américain".

"Quand nous avions négocié avec TSH, les perspectives aux Etats-Unis étaient très différentes", ajoute l'entreprise. Et de laisser espérer de nouvelles possibilités de commande de la part de THS sur un autre modèle, le SpaceJet M100.

MHI voulait pourtant rassurer les clients via le rachat de l'activité des avions régionaux CRJ du groupe canadien Bombardier.

Ne restent désormais que 287 ordres d'achat (dont 163 fermes) pour l'ensemble de la gamme du SpaceJet.

Cette annonce est venue perturber la publication des comptes semestriels.

Au cours des mois d'avril à septembre, MHI a dégagé un bénéfice net en hausse de 8% sur un an à 29,3 milliards de yens (240 millions d'euros), sur un chiffre d'affaires en hausse de 0,3% à 1.877 milliards de yens.

Son gain d'exploitation a pour sa part augmenté de 24% à 74,3 milliards de yens, du fait de la rentabilité recouvrée dès le premier trimestre dans l'activité des avions civils.

Mitsubishi Heavy Industries est un des gros fournisseurs de l'américain Boeing auquel il a livré davantage d'éléments pour les B777 et B787 qu'un an plus tôt.

L'an passé au 1er semestre, cette activité aéronautique accusait un déficit d'exploitation de 22 milliards qui s'est transformé cette année en bénéfice de 12,6 milliards. Toutefois, sur l'ensemble de l'année, elle devrait retomber dans le rouge.

Sur ses autres divisions, MHI a enregistré des résultats mitigés avec un recul des profits dans celle de l'électricité, à cause de l'énergie nucléaire. Il a déploré une baisse des ventes et profit dans le domaine des équipements industriels.

Pour l'exercice complet qui s'achèvera en mars 2020, MHI a néanmoins gardé intactes ses prévisions: il vise toujours un chiffre d'affaires de 4.300 milliards de yens (+5,4% sur un an), un bénéfice d'exploitation de 220 milliards de yens (+18%) et un gain net de 110 milliards de yens (quasi inchangé sur un an).

afp/jh