Je ne crois pas me souvenir d'une séance aussi calamiteuse pour Euronext au cours des 20 dernières années, ce qui est moyennement plaisant car cela ne me rajeunit pas. Hier, l'opérateur boursier paneuropéen a été confronté à une panne gigantesque qui a affecté tous ses marchés, en particulier la Bourse de Paris. Les problèmes ont démarré en début de matinée et se sont poursuivis pendant trois bonnes heures. Les équipes techniques croyaient avoir résolu le problème en milieu de journée et les cotations ont progressivement repris sur les actions, les indices et certains dérivés. Mais la clôture ne s'est pas déroulée comme prévu et d'importants échanges ont eu lieu au-delà, parfois de manière anarchique, en tout cas pour ce que nous avons pu constater. Euronext a tranché en annulant purement et simplement les échanges intervenus après 17h30 sur toutes les catégories d'actifs (hors matières premières) à Paris, Amsterdam, Bruxelles et Lisbonne (et après 17h28 à Dublin).

Que nous dit Euronext ce matin ? Essentiellement que "la post-session s'est déroulée avec succès" et que l'opérateur "est en mesure d'assurer une ouverture du marché sans heurts". Un fichier avec les "vraies" clôtures circule. Si j'ai bien tout compris à ce fichier, BioMérieux, qui a clôturé hier sur la plus forte baisse de la journée pour le SBF120 (-9,87%) à 125,10 EUR, aurait dû terminer à 136,60 EUR, soit une baisse beaucoup plus raisonnable de 1,6%. A l'inverse et j'en suis désolé pour eux, les actionnaires d'Eiffage (+10,23%) n'ont pas un titre qui vaut 77,14 EUR, mais 71,20 EUR (+1,7% quand même). J'espère que nos propres serveurs informatiques arriveront à gérer ce micmac aujourd'hui. Le fichier avec les clôtures réelles des actions et des ETF est disponible sur le site d'Euronext. Au fait, le CAC40 a clôturé à 4 942,62 points, en hausse de 0,14%, et pas à 4929 points, en baisse de 0,13%.

Que s'est-il passé en dehors des déboires techniques d'Euronext ? Wall Street a perdu du terrain hier, avec des baisses supérieures à 1% pour les trois indices. Manifestement à cause d'un nouveau coup de mou lié à l'absence de compromis à la Chambre des représentants sur le fameux plan de soutien. Le feuilleton est loin d'être aussi long que celui du Brexit, mais les deux camps ont l'air à peu près aussi enclins aux concessions que David Frost et Michel Barnier. Nancy Pelosi a toutefois laissé entendre que les positions se rapprochent. De là à penser qu'un accord sera signé avant l'élection présidentielle, il y a un pari que les investisseurs ne souhaitent pas faire. De nouvelles tractations sont prévues aujourd'hui, à deux jours du second et dernier débat télévisé entre Donald Trump et Joe Biden. Pour que les deux agités aient le temps de déployer leurs idées plutôt que leur fiel, la commission indépendante qui gère ce rendez-vous a décidé de leur couper le sifflet. Sur chacun des sujets, chaque candidat aura deux minutes de calme pour s'exprimer, micro de l'adversaire coupé. Mais que ceux qui aiment les joutes verbales se rassurent : ces moments de calme relatif seront entrecoupés de périodes de 15 minutes d'échanges. Ce sera assurément l'un des derniers temps forts de la campagne électorale, et peut-être l'occasion de faire bouger les lignes pour Donald Trump.

Le CAC40 cotait 4921 points après quelques minutes d'échanges. Contre 4 942,62 points donc en clôture hier, après l'ajustement annoncé par Euronext.

Les temps forts économiques du jour

Les permis de construire et les démarrages de chantiers aux Etats-Unis (14h30) permettront de déterminer si le marché immobilier américain reste vigoureux.

L'euro est remonté à 1,1777 USD, pendant que l'once d'or fait du surplace à 1900 USD. Le pétrole ronronne à 42,26 USD le Brent et 40,76 USD le WTI. La dette américaine affiche un rendement de 0,76% sur 10 ans. Le Bitcoin est plutôt vigoureux à 11 754 USD.

Les principaux changements de recommandations

  • AB Volvo : Société Générale passe de vendre à conserver en visant 200 SEK.
  • Accor : J.P. Morgan passe de sousperformance à surperformance.
  • Conzzeta : Research Partners relève son objectif de cours de 1050 à 1200 CHF.
  • Delivery Hero : RBC reste à surperformance avec un objectif de cours relevé de 115 à 130 EUR.
  • Edenred : Société Générale passe de conserver à acheter avec un objectif de cours de 48,20 EUR.
  • EssilorLuxottica : RBC passe de performance sectorielle à surperformance en visant 140 EUR
  • Intercontinental Hotels : AlphaValue passe d'accumuler à alléger avec un objectif de cours réduit de 4597 à 4137 GBp.
  • Julius Bär : J.P. Morgan relève son objectif de cours de 48 à 50 CHF.
  • Legrand : Jefferies passe de sousperformance à conserver avec un objectif de cours relevé de 63 à 68 EUR.
  • Next : Goldman Sachs passe de vendre à neutre en visant 6500 GBp.
  • Salmar : Arctic Securities passe d'acheter à conserver en visant 525 NOK.
  • Sandvik : Jefferies reste à conserver avec un objectif de cours relevé de 182 à 192 SEK.
  • Valeo : Goldman Sachs reste à vendre avec un objectif de cours relevé de 20 à 22 EUR.
  • Volkswagen : Goldman Sachs reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 169 à 179 EUR.

L’actualité des sociétés

En France

  • Rémy Cointreau relève sa prévision de résultat opérationnel courant pour le premier semestre de l'exercice 2020/2021. La baisse devrait se situer entre 25 et 30% et non pas entre 35 et 40%. Rémy Cointreau souffre toutefois de la fermeture des duty-free et des bars.
  • Sartorius Stedim Biotech annonce un troisième relèvement d'objectifs de l'année en marge de la publication de ses trimestriels, supérieurs aux attentes. Le management vise des ventes se situant en haut de fourchette des prévisions, voire légèrement au-dessus ("26% à 30%" de croissance) et un Ebitda courant de 32%, contre 31% jusque-là.
  • Le conseil de surveillance d'Unibail-Rodamco-Westfield appelle les actionnaires à soutenir la stratégie de la direction et à repousser les propositions présentées par un groupe de frondeurs lors de l'assemblée générale du 10 novembre.
  • Des associations environnementales alertent à nouveau sur les projets de Total en Ouganda.
  • Orange marque des points au Conseil d'Etat dans son contentieux fiscal à 1,9 Md€ datant de 15 ans. Par ailleurs, selon La Lettre A, l'opérateur pourrait faire coter ses activités de cyberdéfense. 
  • Michelin a signé une ligne de crédit revolving multidevises de 2,5 Mds€.
  • Euronext confronté à une énorme panne informatique sur ses principales places européennes, dont Paris, et forcé d'annuler tous les échanges post-clôture.
  • Wendel se sépare de Tsebo en transférant la société à ses créanciers.
  • Nacon s'offre le studio belge Neopica, spécialiste des jeux de cours et de simulation.
  • Noxxon inclut trois nouveaux centres pour ses essais avec NOX-A12.
  • Inventiva obtient le statut "Fast Track" de la FDA pour son candidat médicament au stade clinique odiparcil dans la MPS VI.
  • Groupe Partouche obtient un report de 6 mois pour ses échéances bancaires et attaque les fermetures administratives liées à la Covid de certains des établissements.
  • Groupe LDLC ouvre une nouvelle boutique à Metz.
  • Implanet et SeaSpine annoncent l'homologation du Mariner Cap System aux Etats-Unis.
  • La Française de l'Energie, Méthanor, ALD, Bourse Direct, Nicox, Adocia, et Mercialys ont publié leurs comptes.

Dans le monde

  • International Business Machine perd environ 3% après la séance après la publication de ses trimestriels marqués par l'absence de prévisions.
  • Intel vend ses mémoires NAND à SK Hynix pour 9 Mds$.
  • Les résultats trimestriels de Logitech explosent bien au-delà des attentes.
  • Les résultats d'UBS Group sont meilleurs que prévu et permettent à la banque d'annoncer disposer de 1,5 Md$ pour racheter des actions. Par ailleurs, Robert Stoker (Bernstein) rejoint la branche gestion de fortune d'UBS aux Etats-Unis.
  • Décidément, la Suisse se porte bien avec des chiffres là aussi supérieurs aux attentes pour le logisticien Kuehne + Nagel.
  • Le PDG de Moderna pense que les résultats préliminaires de son vaccin Covid-19 seront disponibles en novembre.
  • Selon Bloomberg, Goldman Sachs aurait à payer plus de 2 Mds$ dans le cadre de l'enquête sur le scandale 1MDB.
  • Tigerluxone place 22 millions d'actions TeamViewer.
  • Selon Reuters, les Chinois de Didi envisageraient une entrée en bourse à Hong Kong en 2021 sur la base d'une valorisation de l'ordre de 60 Mds$.

Ça publie. The Procter & Gamble, Netflix, Texas Instruments, Philip Morris, Reckitt Benckiser, Vinci, UBS, Vivendi

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