Londres (awp/afp) - La faillite du groupe de prêt-à-porter britannique Arcadia suscite l'inquiétude mardi sur le sort de ses 13'000 salariés et d'une marque emblématique comme Topshop, sous le regard préoccupé des syndicats et du gouvernement.

La chute de ce groupe et de ses enseignes bien connues des Britanniques est la plus importante faillite dans le pays depuis le début de la crise sanitaire. Elle assombrit l'avenir de Topshop, marque qui était encore il y a quelques années un emblème de la mode jeune et branchée, et constitue un revers de fortune pour son sulfureux propriétaire Philip Green, réputé pour son train de vie fastueux.

"L'histoire d'Arcadia est tragique. Je ne vais pas critiquer un individu mais il y a eu beaucoup de choses dites sur les erreurs de gestion commises", a déclaré sur Sky News Michael Gove, le ministre chargé de coordonner l'action du gouvernement. "Nous savons plus généralement, pour être honnête, que les commerces de centre-ville sont sous une pression sans précédent, dont une bonne part en raison du Covid", a-t-il complété.

Arcadia s'est résolu à annoncer son dépôt de bilan lundi soir, après avoir vu sa situation financière et ses ventes se dégrader à grande vitesse du fait des fermetures imposées par la crise sanitaire.

Vieux problèmes pointés du doigt

Mais nombre d'analystes ont pointé des problèmes plus anciens et notamment le retard pris dans les ventes en ligne, faute d'investissement suffisant de la part de son controversé propriétaire, l'homme d'affaires Philip Green.

Le cabinet Deloitte a été nommé administrateur du groupe, qui comprend 444 magasins au Royaume-Uni et 22 à l'étranger, au travers de huit enseignes, dont Topshop, Dorothy Perkins et Burton. En attendent d'éventuels repreneurs pour tout ou partie de l'activité, Arcadia reste à flot et devrait pouvoir rouvrir ses magasins cette semaine après le confinement, en vigueur en Angleterre jusqu'à mercredi.

Mais l'avenir des 13'000 salariés, dont 9000 sont en chômage partiel, est loin d'être garanti, malgré les assurances de Deloitte qu'aucun licenciement n'est à l'ordre du jour encore. Une entreprise sort rarement indemne d'un dépôt de bilan et son redressement passe le plus souvent par une lourde restructuration et des suppressions d'emplois.

Le ministre auprès des Entreprises Alok Sharma a promis lundi soir sur son compte Twitter de "regarder de très près" la situation. Il assure vouloir "aider les travailleurs affectés" par les déboires du secteur du commerce, mais en renvoyant aux mesures déjà annoncées par le gouvernement pour limiter les dégâts sociaux de la pandémie.

Emplois à préserver

Le syndicat de la distribution Usdaw a quant lui demandé à rencontrer au plus vite le cabinet Deloitte afin de trouver les moyens de préserver les emplois chez Arcadia. "Maintenant qu'Arcadia est sous administration, il est crucial que la voix du personnel se fasse entendre sur le futur de l'activité", selon son secrétaire national Dave Gill.

afp/vj