New York (awp/afp) - Les cours du blé et du maïs américains sont tombés lundi à leur plus bas niveau depuis 2020, déprimés par un marché privé d'éléments de soutien à une période traditionnellement calme.

Le prix du contrat de référence sur le blé américain de variété SRW (Soft Red Winter Wheat), pour échéance en décembre, est descendu jusqu'à 5,2750 dollars le boisseau (environ 27 kg), une première depuis septembre 2020.

Quant au maïs, il s'est enfoncé jusqu'à 4,5375 dollars le boisseau (environ 25 kg), également pour livraison en décembre, une profondeur plus fréquentée depuis fin décembre 2020.

Le mouvement affectait aussi l'Europe, où le contrat le plus échangé (mars 2024) a plongé jusqu'à 221,5 euros la tonne. Il faut remonter à février 2022, juste avant l'invasion russe de l'Ukraine, pour trouver trace d'un prix si bas.

Blé et maïs ont souvent tendance à évoluer de concert.

"On a eu une grosse récolte" de maïs, rappelle Jason Roose, d'US Commodities, "et beaucoup vendent dès maintenant. Ils ne veulent pas stocker", ce qui crée un surcroît d'offre.

Côté blé, "la Russie vend, depuis plusieurs mois, à des prix inférieurs à ceux du reste du marché mondial", souligne l'analyste.

Dans le même temps, "on a un marché qui n'arrive pas à détourner son attention de la demande", explique Jason Britt, de Central State Commodities, craignant que la détérioration de la conjoncture ne pèse sur la consommation.

En outre, la plupart des régions du sud du Brésil et d'Argentine qui manquaient d'eau depuis des semaines "ont reçu de la pluie" ces derniers jours, fait valoir Jason Roose, ce qui améliore les perspectives de récolte de maïs et plombe les prix.

Le marché entre dans une période habituellement calme, entre la fête de Thanksgiving aux Etats-Unis, jeudi dernier, et Noël, annonce Jason Britt.

Les opérateurs qui ont dégagé des bénéfices ne veulent pas prendre de risques avant la fin de l'année, décrit-il, tandis que ceux qui en ont perdu hésitent à s'exposer à des cours plus volatils qu'à l'ordinaire, faute d'intervenants.

Pour Jason Roose, un possible ralentissement des exportations russes pourrait offrir un peu de soutien au blé dans les semaines à venir.

afp/rp