En effet, le marché des changes permet à l’origine de se protéger des variations d’une devise par rapport à sa devise d’origine. Pour illustrer ce principe, prenons un exemple simple :
J’ai repéré une société américaine cotée en bourse qui paraît avoir un fort potentiel et je décide d’acheter pour 8000€ d’actions. Le cours de EURUSD est actuellement de 1.25. Mon investissement de 8000€ correspond donc à 10000$. Un an plus tard, mon choix s’est avéré judicieux, l’action de la société américaine s’est appréciée de 25%, portant mon capital de départ à 12500$. EURUSD, de son côté, a progressé sur la même période pour atteindre 1.60.
Scénario 1 : Je n’ai pas couvert mon investissement de 8000€.
En revendant mes actions et en convertissant mon capital en euros, j’obtiens 12500/1.60=7812.5€. Bien que mes titres aient progressé de 25% sur un an, j’ai finalement perdu de l’argent à cause de la chute du Dollar. Si on ne se couvre pas, investir à l’étranger revient à spéculer à la fois sur les titres sélectionnés et sur l’évolution de l’Euro par rapport à la devise dans laquelle cotent ces titres.
Scénario 2 : J’ai couvert mon investissement de 8000€.
Au moment de l’acquisition de mes titres, j’ai initié une position longue de 8000 EURUSD au cas où la devise américaine perde de la valeur par rapport à l’Euro. Comme mon broker ne m’a demandé qu’une marge de 1%, cette opération de couverture ne m’a monopolisé que 80€ supplémentaires (quitte à recevoir des appels de marge en cas de chute de l’Euro). Au total, j’ai réalisé :
- Une perte de change de [8000€-(10000/1.60)€]=8000€-6250€=1750€ pendant la durée de mon investissement ;
- Un gain de [(1.60-1.25)*8000]/1.60=2800/1.60=1750€ sur mon opération de couverture sur le Forex, parallèlement à ma période d’investissement.
Beaucoup d’intervenants se couvrent donc sur le marché du Forex, pour des sommes des plus modestes (cas du particulier qui investit à l’étranger) aux plus exorbitantes (multinationales qui traitent à l’export dans différentes devises).