« Actuellement à 1,09 par rapport au dollar, l’euro s’est apprécié de 14% depuis son niveau le plus bas », observe Ugo Lancioni, Head of Global Currency chez Neuberger Berman. Selon ce dernier, les récentes bonnes nouvelles sont déjà intégrées dans les cours. Il rappelle qu’un hiver doux a permis aux prix du gaz européen de redescendre sous les niveaux d’avant-guerre et que le pessimisme s’est atténué lorsque les données économiques européennes ont surpris à la hausse, déclenchant des révisions de croissance à la hausse pour 2023.

De plus, malgré l'incertitude, la réouverture de la Chine a soutenu la confiance des marchés. Entre-temps, l'idée que les Etats-Unis étaient à l'abri des turbulences mondiales semble s'être estompée, leur économie marquant le pas.

" Avec le taux terminal américain dans son viseur, le marché s'attend à ce que la Fed réduise ses taux plus tard dans l'année ", souligne Ugo Lancioni. En Europe, les taux immobiliers sont toujours négatifs et la BCE a l'intention de poursuivre son resserrement. Une nouvelle hausse de 110 points de base est ainsi attendue au cours des 12 prochains mois.

En outre, les écarts de taux à deux ans entre les Etats-Unis et l'Union européenne sont revenus à leur niveau d'il y a un an, à environ 1,3%, ce qui contribue à la reprise de l'euro.

A long terme, le dollar américain pourrait encore se déprécier, mais pour l'instant, Neuberger Berman reste prudent vis-à-vis de l'euro, à moins que les fondamentaux européens ne s'améliorent encore.