Comme l'on pouvait s'y attendre, la séance boursière de jeudi fut à l'image de celle de mercredi : sans grand relief. Les indices ont besoin de souffler après la hausse soutenue de novembre et la proximité des fêtes de fin d'année.  Même schéma aujourd'hui, sauf surprise majeure, même s'il faudra garder un œil sur les chiffres de l'emploi du mois de novembre aux Etats-Unis, une annonce soumise au paradoxe habituel : une situation plus favorable que prévu n'est pas forcément synonyme de réaction positive. En effet, les investisseurs aiment parfois les mauvais chiffres, en l'occurrence parce qu'ils sont susceptibles d'accélérer ces satanés pourparlers au Congrès sur le plan-de-relance-dont-tout-le-monde-parle-mais-qui-ne-sort-jamais. Depuis toujours mais encore plus depuis la crise financière de 2008, les marchés sont avides d'annonces de ce type, que les milliards viennent des banques centrales ou des gouvernements.

La réunionite aigüe qui frappe le monde n'est pas nouvelle. Elle est juste plus visible quand elle concerne Nancy Pelosi et Mitch McConnell, ou Michel Barnier et David Frost. En entreprise, le confinement et le télétravail ont ajouté un degré de complexité inédit aux réunions, rendues d'autant plus nécessaires par la perte du contact physique. Que celui qui n'a pas pensé cette semaine "oh non, encore une réunion" me jette la première pierre. La recherche académique montre que la plupart des réunions sont efficaces. Mais pas toutes, bien sûr. Et il semblerait que la nouvelle donne 2020 a exacerbé les tendances de fond : les réunions qui étaient bien tenues ont gagné en efficacité quand celles qui étaient déjà un peu bringuebalantes le sont devenues encore davantage.

Une étude récente de l'Université d'Anvers conclut que les réunions inefficaces coûtent 2500 EUR par employé chaque année. Ce qui entraîne un coût global annuel de 10,9 Mds€ pour la seule Belgique, où 5,9 millions de réunions auraient lieu chaque jour. Sans compter bien sûr les réunions sur le Brexit, qui feraient exploser la facture. L'étude a été relayée la semaine dernière par une éditorialiste du Financial Times, qui a dressé un tableau très drôle de ces réunions parfois apocalyptiques peuplées de "meeting monsters", des torpilleurs de réunion agaçants au grand-parleur hors sujet, en passant par le drone dominant, l'impoli multitâche et l'inintelligible randonneur. Sans oublier le muet qui se contente de distiller des courriels pour expliquer que ce qui a été décidé ne fonctionnera jamais. Je vous laisse méditer sur votre place dans ce bestiaire. Mais peut-être faites-vous simplement partie des participants constructifs et disciplinés, les plus nombreux mais ceux qui font souvent le moins de bruit ?

Sur les marchés financiers, la fin de semaine est marquée par un retour à la réalité pour l'industrie pharmaceutiques triomphante : avoir un vaccin c'est bien, pouvoir le produire et le distribuer c'est encore mieux. Après la phase d'euphorie, les contraintes de la chaîne d'approvisionnement pointent leur nez, et c'est logique. Pas de panique, les vaccins arriveront quand même. Personnellement je m'amuse beaucoup en constatant que même dans ces moments un peu solennels, des gens a priori sophistiqués et en charge du destin de centaines de millions d'autres cherchent à savoir "qui a la plus grosse" (la plus grosse probabilité de guérir sa population bien sûr). En revendiquant la première autorisation de mise sur le marché, le premier million de doses livré ou un meilleur dispositif sanitaire que le voisin. C'est pathétique.

L'autre événement du jour, c'est l'accord entre les membres de l'Opep+ sur une légère réduction des quotas de limitation de la production à partir de janvier. Environ 500 000 barils additionnels vont arriver chaque jour sur le marché. C'est moins que les 1,9 million quotidiens qui auraient pu être produits en l'absence de compromis, donc l'or noir progresse avec un Brent qui se rapproche des 50 USD pour la première fois depuis mars dernier. Citigroup a relevé de 3 USD par baril ses projections de court terme après l'accord, avec un cours moyen du Brent attendu à 51 USD au T1 et 53 USD au T2.

Le CAC40 gagne 0,1% à 5580 points peu après l'ouverture. 

Les temps forts économiques du jour

Les commandes d'usines allemandes (8h00 : +2,9 % vs +1,5 % attendu) permettent de patienter jusqu'à une grosse série aux Etats-Unis : balance commerciale et chiffres mensuels de l'emploi (14h30) puis commandes de biens durables (16h00).

L'euro reste haut perché à 1,2145 USD. L'once d'or se stabilise après un rebond à 1841 USD. Le pétrole accélère à 49,60 USD le baril de Brent et à 46,33 USD le baril WTI. Le T-Bond affiche un rendement de 0,91 % sur 10 ans. Le Bitcoin perd un peu moins de 1 % à 19 308 USD.

Les principaux changements de recommandations

  • Aryzta : Baader Helvea passe d'accumuler à acheter en visant 1 CHF.
  • AXA : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 27 à 27,50 EUR.
  • Centamin : Berenberg passe de conserver à acheter avec un objectif de cours relevé de 142 à 146 GBp.
  • CIE Automotive : Oddo BHF démarre le suivi à alléger en visant 117 EUR.
  • Compagnie Financière Richemont : Stifel reprend le suivi à conserver.
  • Compass : Jefferies reste à conserver avec un objectif de cours relevé de 1000 401 430 GBp.
  • Derichebourg : Oddo BHF passe de neutre à achat en visant 4,70 EUR.
  • EasyJet : Deutsche Bank passe de conserver à acheter en visant 1150 GBp.
  • Fraport : Deutsche Bank passe de conserver à acheter en visant 60 EUR.
  • Holmen : AlphaValue passe d'alléger à accumuler avec un objectif de cours relevé de 387 à 419 SEK.
  • JCDecaux : Cowen démarre le suivi à performance de marché en visant 20 EUR.
  • Nordic Entertainment Group : Morgan Stanley passe de pondération en ligne à surpondérer en visant 600 SEK.
  • Salvatore Ferragamo : Goldman Sachs passe d'acheter à neutre en visant 14,80 EUR.
  • Siltronic : UBS reste neutre avec un objectif de cours relevé de 85 à 125 EUR.
  • Sogeclair : GreenSome Finance reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 19 à 25 EUR.
  • Solutions 30 : Genesta reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 19,40 à 20,50 EUR. Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 21 à 21,50 EUR.
  • Telekom Austria : J.P. Morgan reprend le suivi à surpondérer en visant 8 EUR.
  • The Swatch Group : Stifel reprend le suivi à conserver.
  • Watches of Switzerland : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 470 à 600 GBp.

L’actualité des sociétés

En France

Annonces importantes

  • Thales et Airbus retenus dans le cadre du satellite ROSE L du programme Copernicus.
  • La vente de Rafale (Dassault Aviation) à l'Indonésie "très bien avancée", selon Florence Parly
  • Les syndicats d'Electricité de France confirment leur appel à la grève pour le 10 décembre.
  • Accor lance un site marchand dédié à la location de résidences privées et aux séjours hôteliers de longue durée.*
  • Rémy Cointreau cède ses titres dans la joint-venture Passoã SAS à Lucas Bols pour 71,3 M€.
  • Alstom boucle son augmentation de capital de 2 Mds€ pour financer le rachat de Bombardier Transport.
  • M6 Metropole Television s'engage aux côtés des médias TV et Radio en faveur de la transition écologique.
  • Vicat accélère sa démarche d'économie circulaire avec le dispositif CO2ntainer.
  • Reworld prend 13,5 % d'Hopscotch pour monter à 15,53 %.
  • Assystem remporte avec Antea le contrat d'HAROPA Ports de Paris pour un projet de ravitaillement hydrogène fluvial.
  • Erytech et Transgène communiquent sur des présentations de résultats.
  • Le bloc de contrôle de Dalet change de mains à 13,52 EUR l'action.
  • OSE Immunotherapeutics et le CHU de Nantes lance une phase I/II avec FR104 chez les patients ayant reçu une transplantation rénale.
  • Deinove émet 1,5 M€ d'OCA.
  • Nicox lève 15 M€ par placement privé à 4,25 EUR l'action, entraînant une dilution de 10%.
  • Groupe Pizzorno Environnement, confiant dans ses objectifs 2021, engage une vaste revue stratégique pour préparer l'avenir.
  • Un bloc de 6,78% du capital d'Ekinops échangé hors marché, placé par TempoVest.
  • Artefact a signé un emprunt in fine de 21 M€ auprès de Tikehau, Bpifrance et Eiffel Investment.
  • Les Constructeurs Du Bois lancent l’écoquartier intergénérationnel d’Epinal.
  • Global Bioenergies reçoit 2,17 M€ de l'Europe dans le cadre du programme Optisochem.
  • Kumulus Vape confiant dans ses objectifs 2020.
  • Samse va vendre 8 biens immobiliers pour un prix net d'impôt de 26 M€, dont 5 M€ de plus-values.
  • Kalray participe à la création du consortium dédié à l'intelligence artificielle MLCommons en tant que membre fondateur.
  • Balyo enrichit sa plateforme technologique avec des fonctionnalités à forte valeur ajoutée.
  • Derichebourg, Groupe LDLC, Oeneo ont publié leurs comptes.

Dans le monde

Annonces importantes

  • Une vingtaine d'états américains s'apprêteraient à déposer des dossiers antitrust visant Facebook.
  • Moderna sera en capacité de fournir plus de 100 millions de doses du vaccin au T1 2021.
  • Pfizer et BioNTech revoient en baisse leurs projections de production de vaccins en 2020 à 50 millions de doses, contre 100 millions précédemment envisagées, à cause de soucis dans la chaîne d'approvisionnement.
  • Comme les rumeurs le laissaient entendre la semaine dernière, l'administration Trump place les chinois Semiconductor Manufacturing International et CNOOC sur "liste noire".
  • Premier succès commercial pour le monocouloir de The Boeing Company depuis des mois : Ryanair commande 75 B737MAX.
  • Southwest Airlines pourrait biffer plus de 6800 emplois en 2021 si des discussions avec les syndicats n'aboutissent pas.
  • Les chaînes de supermarchés J Sainsbury, Asda, Aldi et B&M rejoignent Tesco et WM Morrison en renonçant à un allégement de l'impôt foncier dont elles ont bénéficié en Grande-Bretagne pendant l'épidémie de coronavirus.

Ça publie aujourd'hui. Fastenal, Berkeley Group, Fonterra, Big Lots

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