(Actualisé avec communiqué du ministère de la Justice)

PARIS, 11 juin (Reuters) - Un détenu retenait mardi soir deux surveillants en otages dans la prison de Condé-sur-Sarthe (Orne), établissement où un détenu radicalisé avait attaqué deux surveillants à l'arme blanche en mars dernier.

La prise d'otages durait depuis 19h40, selon le ministère de la Justice.

Le détenu "est connu pour des troubles psychiatriques" et est inscrit au registre des détenus particulièrement signalés (DPS) "notamment pour de précédentes prises d'otage".

"Il n'est pas incarcéré pour des faits de terrorisme", précise le ministère dans un communiqué.

La maison centrale de Condé-sur-Sarthe, ouverte en 2013, est un établissement de haute sécurité où des détenus considérés comme particulièrement dangereux sont pris en charge.

Selon l'Ufap-Unsa Justice, "le détenu revendique son transfert et n'en est pas à sa première prise d'otages".

Les équipes régionales d'intervention et de sécurité (ERIS) ont été dépêchées sur place, ainsi que le Raid.

Selon Frédéric Eko, représentant du Snepap (Syndicat national de l'ensemble des personnels de l'administration pénitentiaire), le détenu a pris en otages les deux surveillants à l'heure du dîner sous la menace d'"un couteau qu'il a fabriqué lui-même".

Il avait déjà commis de tels actes par le passé et il "enseignait comment faire des prises d'otages" au sein de l'établissement de Condé-sur-Sarthe, a-t-il dit sur BFM TV.

"Il avait été placé à l'isolement puis est passé en gestion normale. On savait bien que ça devait en arriver là", a-t-il dit.

Les agents de surveillance ont été évacués de l'établissement, des négociations seraient en cours.

Dans cette même prison, un détenu radicalisé, Michaël Chiolo, avait attaqué le 5 mars deux surveillants avec un couteau en céramique et la complicité présumée de sa femme, morte des suites de ses blessures après l'assaut du Raid.

Converti à l'islam, il avait notamment dit vouloir venger Cherif Chekatt, le tueur du marché de Noël de Strasbourg, abattu par les policiers.

Il a été mis en examen fin mai, tout comme quatre détenus de la même prison, dont un leader de la cellule djihadiste dite de Cannes-Torcy, Jérémy Bailly, soupçonnés de l'avoir incité à passer à l'acte ou de lui avoir prodigué des "conseils". (Sophie Louet)