La séance de la veille, démarrée dans l'euphorie du net rebond des places chinoises, s'est achevée sur une baisse marquée de -0,62% pour un CAC40 manifestement en manque de repères. La preuve ? L'automobile (Peugeot, Renault) a baissé, comme la finance (Société Générale, Crédit Agricole), ou la technologie (Atos, Capgemini). Mais l'automobile a aussi progressé (Valeo, Michelin), comme la finance (Axa) ou la technologie (STMicroelectronics). Cette cacophonie sectorielle montre que le marché est en plein doute alors que le rythme des publications trimestrielles accélère. Or le premier bilan n'est pas très brillant. En Europe par exemple, le nombre de publications de bénéfices inférieurs aux attentes est légèrement plus élevé que celles qui dépassent le consensus, ce qui ne s'était plus produit depuis le 4ème trimestre 2014. Il reste bien sûr beaucoup d'entreprises sur les tablettes, mais la tendance qui se dégage est moins favorable qu'elle ne l'était au cours des trimestres écoulés.
 
Le marché paie son excès de confiance et la phase d'ajustement est douloureuse. Le bras de fer engagé par le Etats-Unis avec la Chine commence à peser, c'est indéniable. De façon plutôt classique, ce sont d'abord les indicateurs de confiance qui ont été affectés. Nous sommes manifestement entrés dans la seconde phase, celle où cette dégradation du moral des acteurs économiques commence à transparaître dans les chiffres. Illustration sur les seules entreprises françaises : aux avertissements de Michelin ou Sopra hier viennent s'ajouter ce matin ceux de Renault (objectifs financiers confirmés mais croissance du marché mondial revue en baisse) d'Atos et d'Ingenico, tandis que la croissance organique d'Essilor est moins dynamique que prévu. Eurofins et Sartorius Stedim Biotech ont relevé leurs objectifs. 
 
Les publications de sociétés entrent dans le dur avec Verizon, McDonald's, 3M, United Technologies ou Texas Instruments aux Etats-Unis (ainsi qu'une vingtaine d'autres valeurs du S&P500) ou Vinci, Kering, Safran, Renault, Anglo American, Sandvik ou Schindler en Europe. Il y a fort à parier que les géants américains de la technologie auront un rôle décisif dans les tendances boursières de fin d'année : Microsoft publiera demain 24 octobre et sera suivi dès le lendemain par Amazon, Alphabet et Intel. Pour Facebook et Apple, il faudra patienter respectivement jusqu'au 31 octobre et au 1er novembre. En attendant, le début de matinée est très morose en Europe.
 
Les temps forts économiques du jour
 
Après les prix à la production allemands (8h00), place à 16h00 à l'indice manufacturier de la Fed de Richmond (consensus 25). C'est tout pour la macro du jour.
 
Le greenback reste ferme face à l'euro à 1,14538 USD, tandis que les cours pétroliers refluent, à 79,58 USD pour le Brent et 69,23 USD pour le WTI. L'once d'or campe sur ses nouvelles positions, à 1 223 USD.
 
Les principaux changements de recommandations
                                                                                                                       
  • Crédit Suisse passe de neutre à surperformance sur Airbus, en visant 120 EUR.
  • Goldman Sachs rehausse de 5,40 à 5,65 EUR son objectif sur Aegon, en restant neutre.
  • Goldman Sachs rehausse de 37,80 à 41,50 EUR son objectif sur Ageas en restant à la vente.
  • Baader Helvea passe de conserver à vendre sur BASF, avec un objectif abaissé de 85 à 65 EUR.
  • Jefferies passe de conserver à acheter sur Bureau Veritas, revalorisé de 21,50 à 22,50 EUR.
  • Jefferies ajuste de 69,50 à 68,30 EUR son objectif sur Danone, en restant à conserver.
  • Jefferies abaisse de 2,40 à 0,70 EUR son objectif sur Dia en restant à conserver.
  • HSBC abaisse Enel de conserver à alléger en visant 4 EUR contre 4,70 EUR précédemment.
  • Berenberg passe de vendre à conserver sur Hermès, revalorisé de 460 à 468 EUR.
  • Citi abaisse HSBC d'achat à neutre.
  • Jefferies abaisse de 6 050 à 5 700 GBp son objectif sur Intertek mais reste acheteur.
  • JP Morgan passe de neutre à souspondérer sur Leoni, en visant 28 EUR contre 45 EUR précédemment.
  • Berenberg entame le suivi de Moncler à l'achat en visant 37 EUR.
  • Goldman Sachs abaisse NN Group d'acheter à conserver en visant 42 EUR contre 44 EUR précédemment.
  • MainFirst passe de neutre à surperformance sur Orpea en visant 119 EUR contre 111 EUR précédemment.
  • Jefferies rehausse de 2 350 à 2 500 CHF son objectif sur SGS en restant à conserver.
  • Goldman Sachs abaisse de 531 à 360 GBp son objectif sur Standard Life Aberdeen en restant acheteur.
  • Piper Jaffray entame le suivi de l'ADR Total à surpondérer en visant 70 USD.
  • JP Morgan abaisse de 67 à 55 EUR son objectif sur Valeo en restant à surpondérer.
 
L’actualité des sociétés
 
Le PDG de Total ira au sommet dit "Davos du désert" organisé en Arabie Saoudite, mais pas celui d'Electricité de France. Essilor, Atos, Sartorius Stedim Biotech, Worldline, BigBen, Umanis et APRR (Eiffage) ont publié leurs comptes. Danone a confirmé, lors d'une journée investisseurs, ses objectifs de moyen terme. ArcelorMittal lorgne toujours Uttam Galva, selon la presse indienne. Vallourec n'aidera pas Altifort à racheter Ascoval. S&P note la dette d'Atos "BBB+". AB Science boucle le recrutement de sa phase III avec Masitinib dans la maladie d'Alzheimer. Derichebourg organise une journée analyste. Toupargel s'allie à Naturalia. GTT décroche un nouveau contrat. AstraZeneca prend 9,8% d'Innate Pharma.
 
La justice américaine rejette l'appel de Monsanto (Bayer) après sa condamnation dans l'affaire du Roundup, mais propose de réduire la compensation proposée au jardinier victime d'un cancer. Constellation Brands cherche preneur pour ses marques de vins américains, selon Reuters. Lufthansa doit trancher entre le B787 de Boeing à l'A350 d'Airbus. L'antitrust américain valide la fusion entre Linde et Praxair mais fixe des conditions. Julius Baer pourrait cesser ses activités au Panama et au Pérou, selon la rumeur. Apollo Global aurait proposé de racheter Arconic pour 11 milliards de dollars, a appris Reuters. Netflix émet 2 milliards de dollars d'obligations.